Au terme de l'investigation menée sur les aides financières dont bénéficient les constructeurs chinois pour proposer des véhicules électriques à des prix très agressifs, la Commission européenne a décidé de relever les taxes douanières à l'importation sur les véhicules électriques venus de Chine.

De 10% jusqu'à présent, la hausse est variable selon les constructeurs et peut aller jusqu'à 38%. Cela reste tout de même bien loin des 100% de taxes douanières imposées récemment par les Etats-Unis sur les importations de véhicules chinois, au lieu de 25% précédemment.

De fait, les observateurs s'accordent à dire que cette hausse de tarif ne freinera que légèrement les constructeurs chinois en Europe. Selon de récentes estimations, il aurait fallu que la hausse des taxes douanières dépasse 50% pour avoir un véritable effet correcteur sur le marché.

Remontée modérée des tarifs douaniers en fonction des constructeurs

Mais l'Europe doit aussi penser aux conséquences économiques et à l'impact de ses décisions pour les entreprises européennes implantées sur le marché chinois et ne peut se permettre une position trop radicale sans risquer une virulente réaction chinoise en riposte.

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De fait, la valeur de l'action des constructeurs chinois a plutôt eu tendance à grimper après l'annonce de la hausse de tarifs douaniers somme toute encore modérés, permettant aux grands noms du marché de gagner entre 1% et 4% après l'annonce.

Seul le constructeur SAIC, particulièrement impacté par la remontée des taxes, a légèrement perdu du terrain en Bourse, note CNBC. Il devra composer avec une taxe additionnelle de 38% quand elle sera de 17% pour BYD (qui a commencé à implanter des sites de production en Europe) ou de 20% pour Geely (en partenariat avec Volvo pour déplacer une partie de sa production en Europe), en plus des 10% de base préexistants.

La Chine râle pour le principe

Pour les autres acteurs, la hausse ira de 20% à 38% en fonction de leur coopération dans l'enquête sur les aides d'Etat chinoises facilitant leur occupation du marché européen au détriment de l'industrie automobile locale qui ne peut s'aligner sur les prix.

L'investigation européenne a conclu à l'existence d'aides financières perturbant le jeu normal de la concurrence et pouvant représenter une menace économique pour l'industrie automobile européenne.

La Chine a déjà prévenu qu'elle voyait d'un mauvais oeil ce qu'elle considère comme du protectionnisme et elle pourrait répliquer par des mesures mais les observateurs ne s'attendent pas à de grandes ripostes économiques.

Source : CNBC