Les ventes de véhicules électriques peinent à rester soutenues en France, malgré la perspective d'un arrêt des ventes de véhicules thermiques neufs en 2035 prévu au sein de l'Union européenne.
Les décomptes d'immatriculation mensuels et les sondages le montrent : l'intérêt pour les véhicules électriques reste circonspect et bien loin du rythme d'adoption nécessaire pour les rendre majoritaires dans le délai prévu.
Le cabinet Deloitte en rajoute une couche avec une étude sur le marché automobile électrique à partir des données recueillies auprès de 30 000 personnes en Europe, dont un millier en France, concernant leur perception de la voiture électrique.
Un engouement très relatif pour l'électrique
Elle met en avant plusieurs éléments particuliers au marché français en relevant que les sondés ne seraient que 9% à envisager le choix de l'électrique pour leur prochain véhicule, soit le même niveau que l'an dernier.
Dans le même temps, l'intérêt pour les modèles essence et diesel semble remonter tandis que les chiffres de ventes montrent le succès des véhicules hybrides (surtout non rechargeables) jouant sur les deux tableaux.
Avec 15% de véhicules électriques pour l'ensemble du parc automobile européen, le on est loin des attentes de 25% à 2025 qu'avait imaginée l'Europe et il y a plusieurs explications à cela.
Dans l'Hexagone, la question du prix des voitures électriques reste un frein consistant, que ce soit à l'achat ou pour la préoccupation du remplacement de la batterie et des coûts d'entretien.
L'autonomie et le temps de recharge constituent d'autres éléments de crispation mais les Français sont plus enclins à utiliser les bornes de charge publiques que les installations à domicile. C'est d'autant plus vrai pour les habitats collectifs où il reste compliqué d'installer des infrastructures en copropriété.
Une préférence française...mais une attirance pour les constructeurs étrangers
Le marché de l'électrique a vu l'offre s'enrichir sensiblement ces derniers trimestres et cela tend à profiter...aux constructeurs étrangers, selon Deloitte, même si l'origine française des véhicules conserve son importance et pourrait être plus mise en avant par les constructeurs.
Renault 5 E-Tech Electric
Il reste à voir si les nouvelles propositions (Renault 5, Renault 4, Citroën e-C3) à coût modéré sauront trouver leur public face à l'offensive des constructeurs chinois, bien armés pour jouer une guerre des tarifs.
En revanche, malgré les démonstrations de solutions en autopartage vantées dans les concepts de véhicules du futur qui verraient la voiture devenir un bien commun utiisable par chacun en fonction des besoins, les consommateurs français restent très attachés à la possession de leur véhicule. Le MaaS (Mobility as a Service), très peu pour eux, alors que cette idée progresse ailleurs en Europe.