Logo Vodafone L'opérateur Vodafone avait habitué ses actionnaires à de bons résultats ces derniers trimestres, grâce à la montée en puissance de l' Internet mobile permettant de générer de nouveaux revenus. D'autre part, le secteur des télécommunications est resté robuste depuis le déclenchement de la crise économique mondiale à l'été 2007.

Quelques secteurs, comme celui des semiconducteurs, ont bien montré un début de ralentissement d'activité pouvant faire penser à l'impact de la crise mais il existe également des causes conjoncturelles permettant d'expliquer ce coup de frein.

En revanche, quand Vodafone annonce un recul de 0,2% de son chiffre d'affaires trimestriel en Europe, cela suffit à inquiéter les marchés et à faire dévisser le cours de l'action de plus de 13%. C'est que, étant le plus important opérateur au monde en terme de revenus, et étant présent sur plusieurs marchés matures européens, ses variations donnent une idée de la situation globale et créent des remous chez nombre d'acteurs des télécommunications.


Les ennuis commencent ?
Ce petit décrochage est en effet attribué à une surveillance plus stricte de leurs dépenses de téléphonie mobile par les ménages européens. Face à la hausse du prix des matières premières, ceux-ci doivent faire des choix.

C'est en Espagne que le recul du chiffre d'affaires est le plus marqué ( -2,5% ). Le pays est en effet confronté à l'explosion de sa bulle immobilière, laissant de nombreux foyers dans une situation financière difficile. En Allemagne ( -1,9% ), c'est la concurrence entre opérateurs pour un marché saturé et les régulations de prix qui créent le déficit.

Arun Sarin, président de Vodafone pour quelques jours encore, se montre prudent : " nous observons un impact plus important que prévu de l'environnement économique actuel ". Tout aussi inquiétant, du côté des marchés émergents, qui tirent la croissance vers le haut, quelques signes de ralentissement isolés apparaissent ( Egypte, Roumanie, Turquie ).

Reste l'apport du trafic data, qui progresse à un rythme élevé mais pour combien de temps, se demandent les observateurs. Car si les ménages continuent de réduire leurs dépenses de téléphonie mobile ( pour se tourner vers des téléphones basiques et des formules prépayées, par exemple ), le data mobile en serait la première victime.