C'est dans une banlieue de Detroit, ville mondialement reconnue pour son industrie automobile, que Google a noué des partenariats avec des fournisseurs et assembleurs pour produire 150 exemplaires de véhicules autonomes dédiés à des tests grandeur nature un peu plus tard cette année.
Les véhicules sont développés et assemblés dans une usine de Roush, et ils seront prochainement envoyés vers les locaux de Google en Californie, un des rares États dans lequel la firme dispose d'une autorisation pour mener des tests sur route en plein trafic.
L'objectif pour Google est de tester l'ensemble de ses modules de pilotage automatique et d'étudier la faisabilité de son projet pour une commercialisation aux particuliers d'ici à cinq ans. Les voitures actuellement assemblées sont toutefois différentes de ce qu'envisage Google à long terme, puis qu'elles devront être équipées d'un volant et de pédales permettant à un opérateur de reprendre le contrôle à n'importe quel moment. À l'avenir, Google souhaiterait proposer des véhicules 100 % autonomes qui seraient déployés dans un premier temps sous la forme de flottes de transport urbain, ce qui préfigure d'ailleurs pour certains la fin des taxis et VTC.
Les véhicules sans chauffeur devraient révolutionner le rapport des usagers à l'automobile. Grâce à ces plateformes roulantes, il sera possible de mieux exploiter les temps de trajet pour proposer de nouvelles activités aux passagers. Le divertissement sera à l'honneur grâce à des écrans tactiles capables de projeter des films, de surfer sur Internet, mais aussi d'améliorer la productivité puisqu'il sera possible de continuer à travailler.
En ne monopolisant plus toute l'attention du chauffeur sur la route, des technologies actuelles pourront plus facilement s'inviter dans le véhicule : de la connexion à Internet par WiFi aux OS entièrement dédiés aux voitures comme les développent déjà Apple ou Android, avec quelques exemples déjà disponibles.
Les véhicules devraient gagner en connectivité, et permettre un ensemble de fonctionnalités diverses, comme la possibilité de mieux prévoir ses déplacements en fonction des points d'intérêt, des habitudes rassemblées par l'assistant virtuel des smartphones de l'utilisateur. Les agendas pourraient se synchroniser pour préparer automatiquement des trajets vers des rendez-vous, qu'ils soient professionnels, au restaurant, vers une salle de concert, un cinéma... Mieux encore, grâce à ces véhicules sans chauffeur connectés et même électriques, on pourrait voir arriver des véhicules orientés vers l'extérieur, misant sur des baies vitrées et profitant de parcours enregistrés sous forme de visite guidée interactive.
Mais ces technologies pourraient également permettre, de façon plus immédiate, de changer les rapports de l'utilisateur avec son véhicule en l'informant des caractéristiques de son véhicule, en l'invitant à acheter ses pneus en ligne lorsqu'ils dépassent un certain kilométrage, ou de prendre automatiquement rendez-vous chez un garagiste pour un entretien. Certains constructeurs misent déjà sur des technologies connectées, faisant du smartphone ou d'une smartwatch un nouveau moyen de communiquer, mais aussi de contrôler son véhicule comme le proposera prochainement Hyundai.
Les années à venir devraient donc voir arriver une nouvelle génération de voitures qui bénéficieront d'une révolution que l'on pourrait comparer à celle du mobile vers le smartphone. Les voitures intelligentes n'en sont qu'à leurs débuts, et tous les constructeurs (ainsi que la NASA) misent désormais sur la voiture connectée.