La puissance des voitures neuves en France atteint un pic historique en 2025 : 210 chevaux en moyenne. C'est le constat d'une étude menée par NGC-Data®, qui met en lumière une tendance de fond : une course à la puissance spectaculaire, largement alimentée par la transition vers la voiture électrique.

Cette inflation galopante, si elle démocratise les performances, pose de sérieuses questions sur son utilité, sa pertinence et sa sécurité.

Pourquoi une telle augmentation de la puissance ?

Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est brutalement accéléré. Alors que la puissance moyenne stagnait autour de 90 ch en 1995, elle a grimpé à 130 ch en 2015, notamment sous l'effet de l'alourdissement général des véhicules et de la popularité des SUV. Mais la véritable rupture est venue de l'électrification. Techniquement, il est bien plus simple et moins coûteux de tirer une grande puissance d'un moteur électrique que d'un moteur thermique.

Ve puissance 01

Le résultat est sans appel : une simple citadine électrique comme la nouvelle Renault 5 E-Tech propose jusqu'à 150 ch, là où sa cousine thermique, la Clio, oscillait entre 60 et 100 ch il y a dix ans. L'étude de NGC-Data® montre que la puissance moyenne des seules voitures électriques a bondi de 87 % entre 2017 et 2025.

L'électrique est-il le seul responsable de cette course à l'armement ?

C'est le moteur principal, mais pas le seul. Cette tendance est aussi poussée par l'arrivée agressive des constructeurs chinois (Xpeng, BYD, MG) qui utilisent la puissance comme un argument marketing choc pour s'imposer face aux marques européennes établies. Un modèle comme la MG4 XPower, par exemple, propose 435 ch pour moins de 40 000 €, une puissance autrefois réservée à des sportives de luxe.

Renault 5 Turbo 3E

À l'inverse, et c'est un paradoxe intéressant, la puissance moyenne des voitures 100 % thermiques a, elle, commencé à baisser depuis 2019, contrainte par des normes environnementales de plus en plus strictes qui pénalisent les grosses motorisations.

Cette surenchère de puissance est-elle vraiment utile ?

Sur le papier, les chiffres impressionnent. Dans la réalité, leur pertinence est de plus en plus questionnée. À quoi bon disposer de 400 ou 500 chevaux quand les limitations de vitesse rendent cette cavalerie inexploitable au quotidien ? Pire, ces accélérations fulgurantes, si elles procurent un certain plaisir, peuvent aussi devenir un facteur de risque pour la sécurité routière, surtout entre des mains non averties.

BYD Seal U hybride

Mais le principal non-sens est écologique. L'excès de puissance pénalise directement l'efficience énergétique : un SUV électrique de 500 ch peut consommer jusqu'à deux fois plus qu'un modèle équivalent de 200 ch, réduisant d'autant son autonomie et augmentant son impact environnemental global. La performance de demain ne sera peut-être plus la puissance brute, mais la sobriété.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la puissance moyenne actuelle d'une voiture neuve en France ?

En 2025, la puissance moyenne des voitures neuves immatriculées en France a atteint un record historique de 210 chevaux, selon les données de NGC-Data®. C'est une augmentation de près de 15 % depuis 2017.

Pourquoi les voitures électriques sont-elles si puissantes ?

La technologie du moteur électrique permet de délivrer un couple instantané et une puissance élevée de manière beaucoup plus simple et économique qu'avec un moteur à combustion complexe. Les constructeurs utilisent cet avantage comme un argument de vente majeur, d'autant plus que la puissance est aussi nécessaire pour compenser le poids élevé des batteries.

La puissance des voitures va-t-elle continuer d'augmenter indéfiniment ?

Probablement pas. Une nouvelle tendance se dessine, axée sur l'efficience (mesurée en kWh/100 km) plutôt que sur la puissance pure. Face aux enjeux d'autonomie, de coût et de poids des batteries, les constructeurs pourraient à l'avenir privilégier des motorisations plus raisonnables et optimiser l'aérodynamisme et la sobriété de leurs véhicules.