Publiée dans la revue médicale américaine The New England Journal of Medicine, une étude s'intéresse aux modifications du volume des tissus cérébraux à l'issue de missions spatiales de longue durée. Elle a été menée par une équipe internationale de chercheurs dirigée par la neuroscientifique Angelique Van Ombergen de l'université d'Anvers en Belgique.

Gennady-Padalka-ISS Pour dix cosmonautes russes de sexe masculin d'un âge moyen de 44 ans et ayant effectué des missions spatiales d'une durée moyenne de 189 jours dans la Station spatiale internationale, leurs données obtenues via imagerie médicale par résonance magnétique ont été analysées.

Ils ont passé une IRM avant et rapidement après (environ 9 jours) leurs missions dans l'espace, et une nouvelle fois sept mois après le retour sur Terre. L'étude avait débuté en 2013.

Rapidement après le retour des missions, le scan a montré que le volume de matière grise - qui joue un rôle important dans le traitement de l'information - a diminué dans tout le cerveau. Des changements ont également été observés au niveau de la taille du compartiment du liquide céphalo-rachidien - qui baigne et protège le cerveau et la moelle épinière - dont le volume a augmenté.

Sept mois après le retour sur Terre, le volume de matière grise revient à un niveau comparable à celui observé avant la mission spatiale, même si quelques différences persistent. Par contre, les changements dans le compartiment du liquide céphalo-rachidien se poursuivent.

Une autre étude avait déjà montré qu'avec la microgravité, l'absence de changements de pression en fonction de la posture du corps perturbe le système cérébro-spinal (ou céphalo-rachidien). Cela peut déboucher sur un syndrome de déficience visuelle en augmentant la pression sur le cerveau et les globes oculaires.

" Ces modifications du volume cérébral peuvent être liées à des symptômes cliniques, comme des anomalies oculaires et visuelles après un vol spatial de longue durée. De futures recherches sont nécessaires afin de déterminer l'importance clinique globale des résultats et d'atténuer les risques associés aux longues missions spatiales. "