Alors que l'espace devient un nouveau champ de bataille, avec des satellites espions et des manœuvres suspectes qui y sont menées, la France se positionne pour un futur avion spatial portant le nom de Vortex et imaginé par Dassault Aviation.

Cette initiative vient de recevoir un soutien de taille non seulement de la part du ministère des Armées, mais aussi de l'Agence spatiale européenne (ESA).

Un atout stratégique pour la souveraineté

Aujourd'hui, la surveillance et la protection des infrastructures spatiales sont devenues un enjeu majeur. C'est dans ce contexte que le projet Vortex (Véhicule Orbital Réutilisable de Transport et d'Exploration) prend son envol.

L'objectif est de doter la France d'une capacité de manœuvre en orbite pour surveiller, protéger, voire contre-attaquer si nécessaire. L'avion spatial est toutefois pensé pour être capable de remplir des missions militaires discrètes, mais aussi des tâches civiles.

Parmi les applications envisagées, le transport de fret et de personnes vers des stations spatiales, l'intervention et la récupération d'objets en orbite, le largage de charges utiles ou le déploiement de plateformes autonomes.

Une feuille de route audacieuse

Dassault Aviation ne part pas d'une feuille blanche. L'avionneur capitalise sur l'expérience acquise sur des projets comme Hermès, le X-38 de la Nasa ou le démonstrateur IXV de l'ESA.

Le développement de Vortex se fera par étapes. La feuille de route est annoncée incrémentale, afin de réduire les risques technologiques pas à pas.

Tout commencera avec Vortex-D, un démonstrateur au tiers de la taille finale, dont le premier vol est espéré pour 2028. Il servira à valider des points critiques comme la maîtrise du vol hypersonique et les boucliers thermiques. Suivront ensuite des versions plus grandes, jusqu'à un modèle cargo (Vortex-C) et une version habitée (Vortex-M).

Une ambition française soutenue par l'Europe

L'Agence spatiale européenne a signé une lettre d'intention avec Dassault, reconnaissant le potentiel de Vortex pour une autonomie stratégique.

« Avec Vortex, Dassault contribue à renforcer les capacités européennes et à garantir un accès souverain à l'espace dans un secteur spatial compétitif et en forte croissance », a déclaré Josef Aschbacher, le patron de l'ESA.

La collaboration permettra de mutualiser les expertises pour développer les technologies de rentrée atmosphérique ou de nouveaux matériaux.

N.B. : Source images : Dassault Aviation.