Voyager 1, lancée il y a 47 ans, poursuit sa route vers des territoires où l'humanité n'est jamais allée. Depuis son lancement le 5 septembre 1977, elle a déjà parcouru plus de 24,5 milliards de kilomètres. Après avoir survolé Jupiter et Saturne en 1979 et 1980, accomplissant sa mission principale, elle a battu en 1998 le record de l'objet le plus éloigné de la Terre.

Voyager 1 instruments

Schéma des sondes Voyager.
Crédits : NASA / JPL-Caltech

Voyager 1 n'était pourtant pas la première sonde à se lancer dans l'exploration spatiale. Dès 1958, en pleine guerre froide, les États-Unis ont lancé plusieurs sondes pour étudier l'espace, dont Pioneer 10 et Pioneer 11, qui voyagent depuis 1972 et 1973. Ces sondes, portant une plaque en aluminium pour d'éventuelles rencontres extraterrestres, ont été surpassées par Voyager 1, qui les a rapidement distancées. Pioneer 10 frôle les 20 milliards de kilomètres, tandis que Pioneer 11, dont le signal a été perdu en 1995, a dépassé les 14,5 milliards il y a sept ans. Voyager 2, lancée deux semaines avant Voyager 1, accuse un retard de 4 milliards de kilomètres.

Voyager 1 et la Terre : une perte totale de signal imminente ?

Malgré la distance colossale, Voyager 1 continue de communiquer avec la Terre. Mais à cette distance, la patience est de mise : chaque message met 22 heures et 30 minutes pour parvenir à destination, et autant pour revenir.

Cependant, cette prouesse technologique suscite des inquiétudes à la NASA.

En effet, les complications semblent se faire de plus en plus fréquentes : après un incident de corruption de mémoire qui a duré plusieurs mois cette année, la NASA a récemment dû mener une opération de maintenance à distance sur Voyager 1, située à plus de 24 milliards de kilomètres, pour régler un problème de propulseur obstrué. Cette maintenance n’a pas été sans difficulté, car, pour économiser les ressources, la plupart des systèmes embarqués étaient en veille depuis plusieurs années, y compris les radiateurs conçus pour éviter le refroidissement excessif des propulseurs inactifs. 

Pour maintenir les communications après une nouvelle coupure en octobre dernier, Voyager 1 a également basculé sur un émetteur plus ancien, en bande S (entre 2 et 4 GHz), qui n’avait pas été utilisé depuis 1981. Bien que le signal soit faible, il permet toujours l'envoi de commandes... pour le moment.

voyager-modern-poster.

"The Voyagers: Reaching for the Stars" : affiche commémorative créée à l'occasion du 40ème anniversaire du lancement des sondes Voyager en 2017.
Crédits : NASA / JPL-Caltech
(téléchargeable sur le site de la NASA)

Voyager 1 : des chiffres vertigineux

Plus de 24,5 milliards de kilomètres nous séparent donc de Voyager 1, qui poursuit son aventure à travers les profondeurs de la galaxie. C'est plus de 60 000 fois la distance entre la Terre et la Lune, et 160 fois celle qui nous sépare du Soleil. Pour rejoindre Voyager 1 avec nos moyens de transport actuels, il nous faudrait 69 ans en fusée Apollo à 40 000 km/h, 3 000 ans en avion Airbus, et 21 000 ans en voiture à 130 km/h ! Et encore, il faudrait que la sonde nous attende tranquillement... Actuellement, elle se déplace à 17 km par seconde, parcourant 1,4 million de kilomètres par jour. En à peine deux minutes, elle s'est déjà éloignée de 2 000 kilomètres.

La mission de Voyager 1 est programmée pour se terminer en 2025. Si aucune collision n'interrompt son trajet, la sonde pourrait atteindre le centre de la galaxie dans 460 millions d'années. 

Pour information, la NASA permet de suivre (presque) en temps réel le trajet de Voyager 1 et 2 avec leur distance par rapport à la Terre et au Soleil, ou encore le temps écoulé depuis leur lancement.