Le compte à rebours est lancé : le 14 octobre 2025, Microsoft cessera de fournir les mises à jour de sécurité gratuites pour Windows 10. Une décision qui pourrait transformer près de 400 millions d'ordinateurs dans le monde en cibles de choix pour les cyberattaques.
Face à ce que beaucoup considèrent comme une forme d'obsolescence programmée à grande échelle, une vingtaine d'associations françaises, dont l'UFC-Que Choisir et Emmaüs Connect, ont décidé de monter au créneau en lançant une pétition pour faire plier le géant de Redmond.
Pourquoi parle-t-on d'une "taxe Windows" ?
Le cœur du problème réside dans l'incompatibilité matérielle. Pour passer à Windows 11, un ordinateur doit disposer d'une puce de sécurité spécifique (TPM 2.0), absente sur de nombreux PC, même ceux de moins de cinq ans. En France, 22% du parc informatique serait concerné. Pour ces millions d'utilisateurs, Microsoft ne propose que deux solutions : racheter un nouvel appareil ou payer pour un sursis.
Ce sursis, appelé Extended Security Updates (ESU), est une forme d'abonnement dont le coût explose d'année en année : environ 52 € la première année, 104 € la deuxième, et 244 € la troisième. Une somme que les associations qualifient de "taxe Windows", dénonçant une forme de "chantage" inacceptable de la part d'une entreprise aux bénéfices records.
Quel est l'impact au-delà du portefeuille ?
La facture n'est pas seulement économique, elle est aussi écologique et sociale. L'association Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP) dénonce un "scandale environnemental" en puissance. Le remplacement forcé de centaines de millions d'ordinateurs parfaitement fonctionnels engendrerait une gabegie de ressources colossale et près de 70 millions de tonnes de gaz à effet de serre. Un désastre qui va à l'encontre de tous les discours sur la sobriété numérique.
Sur le plan social, cette décision risque d'aggraver la fracture numérique. Les ménages les plus modestes, les associations et les administrations publiques, qui n'ont pas les moyens de renouveler leur parc informatique, se retrouveront avec des machines vulnérables ou devront supporter des coûts supplémentaires importants. C'est une double peine qui touche les plus fragiles.
Quel est l'objectif de cette pétition ?
La pétition "Non à la taxe Windows" vise un double objectif. À court terme, il s'agit de mettre la pression sur Microsoft pour qu'il revienne sur sa décision et fournisse gratuitement les mises à jour de sécurité pour Windows 10 jusqu'en 2030 au minimum. L'association HOP souligne que la solution technique existe déjà, puisque l'entreprise la propose de manière payante.
À plus long terme, le combat est politique. La coalition souhaite faire adopter une loi-cadre qui obligerait les éditeurs de logiciels à assurer un support de sécurité gratuit pendant au moins 15 ans pour les ordinateurs. L'idée est de créer un précédent juridique pour mettre fin à l'obsolescence programmée logicielle et responsabiliser les géants de la tech.
Foire Aux Questions (FAQ)
Comment savoir si mon PC est compatible avec Windows 11 ?
Microsoft propose un outil appelé "PC Health Check" (Contrôle d’intégrité du PC) qui analyse votre configuration. Le principal point de blocage est l'absence de la puce TPM 2.0, une exigence de sécurité pour Windows 11 que de nombreux ordinateurs, même récents, ne possèdent pas.
Quels sont les risques si je reste sur Windows 10 après octobre 2025 ?
Sans les mises à jour de sécurité, votre ordinateur deviendra progressivement vulnérable aux nouvelles failles découvertes par les pirates. Cela augmente considérablement les risques de cyberattaques, de vol de données personnelles, d'infections par des ransomwares ou d'autres logiciels malveillants.
Quelles sont mes options si mon PC n'est pas compatible ?
Trois options principales s'offrent à vous :
- Payer pour le programme ESU de Microsoft pour continuer à recevoir les mises à jour de sécurité pendant un à trois ans.
- Migrer vers un système d'exploitation libre et gratuit, comme une distribution Linux (Ubuntu, Mint...), qui peut souvent redonner vie à du matériel ancien.
- Racheter un nouvel ordinateur compatible avec Windows 11, ce que dénoncent précisément les associations.