Le mois dernier, l'avion expérimental X-59 de la Nasa a bougé pour la première fois par ses propres moyens. Cet événement marque le début des tests de roulage, une phase décisive qui préfigure son tout premier vol.

Des premiers tours de roue très attendus

Sur le tarmac de l'usine 42 de l'U.S. Air Force à Palmdale en Californie, le pilote d'essai Nils Larson était aux commandes et a mené les premiers tests de roulage à basse vitesse.

Il s'agissait de valider des systèmes comme la direction et le freinage, et s'assurer que l'appareil est stable et contrôlable au sol. Ces essais sont la dernière répétition générale avant le grand spectacle du vol inaugural.

« Au cours des prochaines semaines, l'avion augmentera progressivement sa vitesse, jusqu'à un test de roulage à haute vitesse qui amènera l'avion juste avant le point où il décollerait », a précisé la Nasa pour la suite du programme.

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Un design radical pour un son minimal

Ce qui rend le X-59 si particulier, c'est sa conception unique, pensée pour voler à Mach 1.4 (plus de 1500 km/h) sans produire le bang sonique dévastateur des anciens avions supersoniques.

Avec sa silhouette étirée sur 30 mètres, son nez pointu et ses ailes ultrafines, il est conçu pour fragmenter les ondes de choc. Le résultat attendu est un son perçu au sol d'à peine 75 dB, comparable au bruit d'une portière de voiture qui se ferme.

L'une de ses innovations est l'absence de pare-brise frontal. Le pilote visualise l'extérieur grâce à un système de caméras et de réalité augmentée baptisé XVS (External Vision System).

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Pour le vol supersonique civil

Derrière ces prouesses techniques se cache la mission QueSST (Quiet Supersonic Transport) de la Nasa. Son but est de collecter suffisamment de données lors de vols au-dessus de zones habitées pour convaincre les régulateurs américains et internationaux de lever l'interdiction du vol supersonique commercial au-dessus des terres.

Cette interdiction, en place depuis des décennies, a cloué au sol toute ambition de transport civil à très grande vitesse.

Si le X-59 tient ses promesses, il pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère pour les voyages, mais aussi pour des applications comme les transports médicaux d'urgence ou la réponse rapide aux catastrophes.