Face à une startup nommée Operation Bluebird qui tente de s'emparer de la marque Twitter, X Corp. a réagi vivement. L'entreprise d'Elon Musk a mis à jour ses conditions de service pour réaffirmer sa propriété sur le nom et a lancé une contre-poursuite.

Cette bataille juridique inattendue soulève des questions sur la valeur persistante de l'héritage de l'oiseau bleu. Le changement de nom de Twitter en X en 2023, orchestré par Elon Musk, semblait sceller le sort de l'une des marques les plus iconiques de l'ère numérique.

Musk avait lui-même proclamé son intention de « dire adieu à la marque twitter », une déclaration perçue par beaucoup comme un abandon pur et simple. Pourtant, la réalité juridique vient de rattraper cette décision stratégique, prouvant que se défaire d'un tel héritage est plus complexe qu'un simple tweet.

L'offensive d'Operation Bluebird : une faille juridique exploitée

Profitant de ce qui s'apparentait à un vide juridique, une startup baptisée Operation Bluebird a déposé une requête auprès du Bureau américain des brevets et des marques de commerce (USPTO).

Elle cherche à faire annuler le contrôle de X Corp. sur les marques « Twitter » et « Tweet », arguant de leur abandon manifeste. La startup, cofondée par Stephen Coates, un ancien avocat spécialisé en marques chez Twitter, base son argumentaire sur les propres déclarations publiques d'Elon Musk.

Dans sa pétition, Operation Bluebird affirme que "les marques Twitter et Tweet ont été éradiquées des produits, services et marketing de X Corp., abandonnant de fait la marque historique, sans intention de reprendre son utilisation".

Pour matérialiser son ambition, la jeune pousse a même lancé un site web, twitter.new, pour recueillir les pré-inscriptions à une future plateforme sociale, rassemblant déjà plus de 145 000 intéressés.

La riposte de X : une mise à jour des conditions et une action en justice

Prise de court par cette initiative, la réaction de X ne s'est pas fait attendre. L'entreprise a rapidement mis à jour ses conditions d'utilisation pour y réintégrer explicitement la protection de l'ancienne marque.

Les nouvelles clauses, qui prendront effet le 15 janvier 2026, précisent désormais que rien ne donne le droit d'utiliser « le nom X ou le nom Twitter » sans un consentement écrit.

En parallèle de cette modification administrative, X a engagé une contre-poursuite pour réaffirmer sa propriété exclusive sur les marques et le logo de l'oiseau bleu.

Cette double manœuvre démontre que, malgré le rebranding total, l'entreprise d'Elon Musk considère que la marque Twitter conserve une valeur non négligeable qu'elle n'est pas prête à céder sans combat.

Un héritage trop précieux pour être abandonné ?

Stephen Coates, le cofondateur d'Operation Bluebird, se montre confiant, déclarant que leur action est « basée sur un droit des marques bien établi » et qu'il est persuadé de leur succès.

Pour lui, X a légalement abandonné la marque, déclaré publiquement sa mort et investi des ressources considérables pour créer une nouvelle identité. Il résume la situation par une formule lapidaire : « Ils ont dit au revoir. Nous disons bonjour ».

Pourtant, un détail technique subsiste : le nom de domaine Twitter.com redirige toujours vers X.com. Cette bataille juridique inattendue soulève une question fondamentale.

Est-ce que la startup cherche réellement à lancer un concurrent crédible, ou s'agit-il d'une manœuvre habile pour acquérir une marque de renommée mondiale à moindre coût ?

Quoi qu'il en soit, l'affaire prouve que l'héritage de Twitter est loin d'être un simple feu de paille et que sa valeur symbolique et commerciale reste un enjeu majeur.