C’est effectivement la nature suspecte du geste de Yahoo ! vers l’université de Stanford qui a causé des remous dans la communauté scientifique. « Geste » s’élevant à un million de dollars…
En effet, l’Association John S. Knight, organisme qui œuvre pour la promotion du métier de journaliste, et tributaire de la célèbre Stanford University, est la récipiendaire de ce mirifique don fait par la société de Sunnyvale.
Maldonne !
Comble d’ironie, cet argent doit servir à financer, chaque année et ce pendant 10 ans, les études ou les recherches – au sein de la Stanford University – d’un journaliste qui n’arrive pas à bien accomplir son travail dans un pays où la liberté d’expression est bafouée.
Une formation dont auraient bien pu bénéficier Li Yuanlong, ancien journaliste au Bijie Ribao, ou son confrère Shi Tao. Sauf que ces journalistes chinois sont derrière les barreaux pour 2 et 10 ans respectivement, étant donné que le contenu de leur boîte email fut dévoilé aux autorités chinoises par… Yahoo ! Deux autres « cyberdissidents » furent aussi arrêtés « grâce » aux données fournies par Yahoo !
Les anciens membres de l’Association John S. Knight critiquent la présidence actuellement en place, qui n’a pas hésité à accepter ce « don ». A cet effet, Peter Sussman, un des élèves de la promo de 1978 et ancien éditeur en chef du San Francisco Chronicle a révélé que les opinions divergent parmi les anciens et qu’ils communiquent activement par emails.
« Certains pensent que c’est de l’argent souillé, de l’argent sale », affirme Sussman. Ce dernier avoue cependant que ses confrères étrangers voient en cette obole une chance d’œuvrer pour la démocratie dans la mesure où cette action va amener un débat sur la responsabilité des entreprises et la liberté de la presse. (sic)
Quoi qu’il en soit, libre à tout un chacun de voir ce don comme il l’entend : tentative de « dédouanement », retour de conscience, opération de « lissage » d’image, marketing éhonté ou sincère investissement de Yahoo pour la liberté de la presse. Sachant que « on n’a rien sans rien »…
Source :
The Sydney Morning Herald