Ce n'est pas la première fois que le groupe Amazon est dans le collimateur d'Aurélie Filippetti, Ministre de la Culture et de la Communication. Elle avait déjà évoqué la concurrence déloyale subie par l'enseigne Virgin Megastore vis à vis des pratiques du géant américain et des questions de fiscalité avantageuse.
Cette fois, c'est en réaction à la victoire en première instance du Syndicat de la Librairie Française (SLF) qui avait porté plainte contre Amazon là aussi pour concurrence déloyale. Si le groupe américain a fait appel de la décision, la Ministre a pris de l'avance et a évoqué le système de dumping suivi de la récupération monopolistique du marché qu'imposerait Amazon, ici dans le secteur du livre :
"Aujourd'hui, tout le monde en a assez d'Amazon qui, par des pratiques de dumping, casse les prix pour ensuite pénétrer sur des marchés et faire remonter les tarifs une fois qu'ils sont en situation de monopole ", a fustigé la Ministre.
Elle a indiqué évaluer la possibilité de faire interdire le cumul de la gratuité des frais de port et de la remise de 5% sur le prix unique du livre, même si ce cumul en question n'est pas l'apanage du seul Amazon, les autres revendeurs le pratiquant de la même manière.
Le SLF se félicite de la proposition de la ministre d'étudier un "encadrement de la facturation des frais de port qui représente, aux yeux des libraires, une concurrence déloyale, notamment de la part d'Amazon qui profite des centaines de millions d'économies que lui rapporte son évasion fiscale pour financer cet avantage concurrentiel par rapport à ses concurrents."
Evasion fiscale...c'est une nouvelle fois le coeur des problématiques et de la montée des critiques vis à vis des grands groupes internationaux qui ont fait de l'optimisation fiscale une machinerie extrêmement efficace.
