Alors que la fibre optique est rapidement déployée sur le territoire national, c'est la fermeture du réseau cuivre qui se prépare. Un projet d'extinction progressive d'ici 2030 a été présenté par Orange, gestionnaire du réseau physique mais, à mesure que les abonnés migrent de l'ADSL vers la fibre, il devient de moins en moins rentable, au point que les coûts de maintenance vont bientôt dépasser les revenus qui en sont tirés.

Orange a donc demandé à l'Arcep de pouvoir augmenter le tarif de dégroupage permettant aux autres opérateurs d'accéder au réseau cuivre. Cela pourrait d'une part renforcer les moyens pour la maintenance sur les dernières années de fonctionnement et d'autre part inciter un peu plus les abonnés à migrer de l'ADSL vers la fibre du fait de la hausse des prix des abonnements, tout en stoppant par ailleurs le recrutement de nouveaux abonnés ADSL.

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Cette proposition de hausse du tarif de dégroupage a été soumise par le régulateur à une consultation publique donnant la parole aux autres acteurs. Et on ne peut pas dire que la position des opérateurs ait changé sur ce point : ils ne veulent pas d'une hausse du tarif de dégroupage.

Concurrence déloyale et financement d'un vieux réseau

Les opérateurs critiquent en effet le projet d'extinction du réseau en le trouvant trop imprécis dans ses étapes. Ils réclament une gouvernance stricte pour en encadrer le déroulement mais aussi une campagne nationale d'information, la crainte étant de voir Orange mettre en avant ses offres fibre à mesure que le réseau cuivre est fermé.

Au-delà du risque de concurrence déloyale, c'est aussi la question du financement de l'entretien d'un réseau âgé et largement amorti qui pose question. Les opérateurs ont régulièrement fustigé la "rente" du réseau cuivre pour Orange et font valoir que d'autres pays ont éteint leur réseau cuivre sans hausse du tarif de dégroupage.

La fermeture effective du réseau cuivre n'étant pas prévue avant 2030, les opérateurs rechignent à payer plus cher s'ils n'ont pas de visibilité sur les possibilités de recrutement vers la fibre dont les premiers effets ne se verront guère avant 2025 au mieux.

Source : Les Echos