Avec les progrès de l'intelligence artificielle et de la robotisation, le spectre du développement d'armes autonomes de destruction massive se fait plus insistant et incite à la réflexion.

Des tentatives d'encadrement des pratiques sont en cours de maturation, avec l'inquiétude de voir émerger des machines décidant seules du droit de vie ou de mort des humains.

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Les observateurs s'inquiètent aussi de voir des technologies développées dans un cadre civil par des entreprises high-tech être détournées et mises au service des besoins militaires, notamment pour tout ce qui est traitement d'image, reconnaissance de forme et de visage et tracking.

Cela peut conduire à des tiraillements dont on a pu mesurer l'ampleur chez Google lorsque des salariés, ne voulant pas que leur travail au sein du groupe soit appliqué à un cadre militaire, ont fait renoncer à un appel d'offre du Pentagone.

L'ONG néerlandaise PAX a tenté d'identifier les entreprises qui, comme Google, sont susceptibles de développer des technologies permettant de créer des robots tueurs et/ou participent à des projets militaires en ce sens, et lesquelles ont mis en place un cadre dans lequel elles s'engagent à ne pas participer à de tels programmes.

50 entreprises dans 12 pays ont été recensées et classées en trois catégories, de celles qui ont pris de tels engagements à celles posant plus ou moins de questions. 7 entreprises se trouvent ainsi classées parmi celles qui ont pris des engagements pour ne pas participer au développeemnt de robots tueurs.

On y trouve en particulier Google, dont les AI Principles de 2018 spécifient que l'entreprise n'utilisera pas ses technologies pour concevoir ou déployer des intelligences artificielles dans des armes, ou le japonais Softbank., détenteur d'entreprises comme Boston Dynamics (les robots dont l'autonomie de mouvement fait un peu peur)  et ARM (les puces mobiles, des téléphones aux contrôleurs des robots) qui s'est également engagé à ne pas développer d'armes autonomes létales.

22 entreprises sont placées dans la catégorie "inquiétude moyenne" tandis que 21 enteprises entrent dans la case "inquiétude forte", parmi lesquelles se retrouvent des entreprises comme Amazon, Microsoft et Intel, considérées comme participant activement à des programmes d'armement autonome en fournissant des technologies de leur cru.

Le rapport de l'ONG est publié alors que l'ONU cherche toujours les moyens d'encadrer le développement des armes autonomes, sans vraiment espérer atteindre un résultat tant la portée stratégie de ce domaine est forte et intéresse les superpuissances.

Source : Challenges.fr