Waze est une application GPS disponible sur mobile qui s'est rapidement faite connaitre grâce à un atout sur la concurrence : sa communauté d'utilisateurs très active qui permet de disposer d'une vue d'ensemble du trafic en temps réel.

Une communauté active qui propose ainsi l'équivalent de services proposés en abonnements payants par les géants du secteur comme Tomtom ou Coyote. Ainsi, les utilisateurs de Waze peuvent indiquer des bouchons, conseiller des itinéraires bis, annoncer les accidents, mais aussi, et surtout, et c'est le fond du débat aujourd'hui, les radars.

 D'une pression du doigt sur son écran, l'utilisateur peut informer l'ensemble de la communauté de la présence d'un radar fixe, mobile ou de la présence d'un contrôle de police, et ce en allant jusqu'à préciser dans quel sens se situe l'élément.

Or, en France, la détention d'un avertisseur de radars est interdite par la loi depuis un décret publié en janvier 2012. Un décret qui permet l'application d'une peine allant jusqu'au retrait de 6 points de permis de conduire, la saisie de l'appareil, et une amende de 1500 euros.

Pour rester en accord avec la loi, les fabricants de GPS automobiles ont modifié leurs cartes, et les radars ne sont plus indiqués directement. Il faut ainsi s'abonner à un service d'aide à la conduite chez TomTom, Coyote ou Garmin pour être alerté des " zones de danger", lesquelles intègrent les radars, mais aussi un ensemble d'éléments comme des travaux, ralentissements et accidents.

Un contournement de la loi qui permet en plus à ces constructeurs de vendre des abonnements alors que la carte des radars fixes était directement intégrée dans les modules GPS vendus par le passé.

Pour Didier Quillot, président de Coyote, Waze ne se conforme pas à la loi en permettant d'indiquer clairement la présence de radars sur ses cartes : " Waze ne respecte pas ce décret. Il indique des points fixes où il y a des radars, ainsi que des contrôles d'alcoolémie." " On trouve tout à fait regrettable que les pouvoirs publics n'aient rien fait depuis plusieurs mois pour faire respecter la loi."

Il ajoute également " Tant que Waze était une start-up israélienne, je la trouvais sympathique. Mais si elle est intégrée à Google et à sa stratégie planétaire, ça change la concurrence. Je suis d'autant plus choqué que Coyote est une entreprise française de 150 salariés."

Face à cette grogne montante, Waze a indiqué qu'elle rencontrerait prochainement les équipes ministérielles chargées de la sécurité routière afin d'étudier des pistes pouvant amener à une mise en conformité de l'application avec la loi française.

Source : AFP