L'observatoire du livre et de l'écrit en Île-de-France ( MOTif ) a publié des résultats de son étude sur l'offre illégale de livres numériques qui sera dévoilée en mars prochain. Ces résultats ( PDF ) se concentrent sur le domaine de la bande-dessinée dont on apprend qu'il s'agit de " la catégorie éditoriale la plus piratée sur Internet ".

Pour les BD d'éditeurs français, l'estimation est de jusqu'à 40 000 titres piratés dont entre 8 000 et 10 000 sont " réellement accessibles ", à savoir à la portée d'un internaute moyen. Le MOTif a constaté que contrairement au livre numérique en général, il existe de nombreuses équipes organisées qui sont spécialisées dans la BD et diffusent des copies de qualité.

Cette pratique s'effectue par scannage et non en cassant des protections de fichiers numériques légaux. Le MOTif a étudié une diffusion via les réseaux P2P ( eDonkey, BitTorrent ), par téléchargement direct ainsi que par streaming illégal.

Exception faite des mangas, les nouveautés ne sont pas forcément prisées. " Les dernières nouveautés en rayon sont nettement moins piratées que les best-sellers des deux dernières années ", indique le MOTif qui ajoute : " plus de deux BD piratées sur trois datent de moins de dix ans ".

BD-Izneo Sur un panel de cinquante best-sellers, le MOTif a constaté que 58 % ne disposaient pas d'une offre numérique légale sur l'une des trois principales plateformes de distribution ( AveComics, Digibidi, Izneo ). Le manque dans l'offre numérique légale pousse-t-il au piratage ?

Rappelons que pour le livre numérique dans son ensemble, il n'y a pas de réponse graduée en place ( la CNIL n'a donné aucune autorisation dans ce domaine ). Pas d'Hadopi donc mais Hachette Livre fait tout de même surveiller les réseaux ( voir notre actualité ) avec l'intention d'envoyer des lettres de mise en demeure pour les sites qui mettent à disposition des copies illicites.