En général, les opérateurs télécom se font discrets concernant les intrusions dont ils peuvent être victimes, se contentant de les signaler (parfois) et d'en évaluer l'impact. Mais avec les révélations issues des documents fournis par Edward Snowden, il est apparu que la NSA américaine pouvait s'adonner à ce genre de pratique même à l'encontre de pays amis.
Dans un communiqué, l'opérateur belge Belgacom indique avoir observé des traces d'intrusion dans son système informatique et, après enquête interne, avoir détecté un virus inconnu dans plusieurs de ses ordinateurs et serveurs.
Si les données de ses utilisateurs n'ont pas été compromises, l'opérateur a porté plainte au mois de juillet 2013. Les procureurs fédéraux, rapporte Reuters, ont donné des détails sur l'ampleur du fait délictueux.
Ils ont notamment constaté que l'intrusion n'avait pu être réalisée que par un acteur doté de "moyens financiers et logistiques significatifs" tandis que sa complexité technique et son échelle signent l'action d'un service de renseignements étranger.
Et ceci d'autant plus que tout montre que l'objectif de ce entrée frauduleuse dans le système informatique ne concernait pas le pillage des données des utilisateurs ou ne visait pas à dégrader l'infrastructure informatique de l'opérateur mais cherchait bien à récupérer des informations sur les flux de communication.
Les procureurs fédéraux ne vont pas jusqu'à citer le service d'espionnage soupçonné mais tous les regards se tournent naturellement vers la NSA, d'autant plus que le journal belge De Standaard affirme que la NSA écoute les flux de communications de Belgacom depuis deux ans, et notamment sa filiale BICS gérant le trafic voix en Afrique et au Moyen-Orient. Le gouvernement belge a condamné cette intrusion, d'où quelle vienne, signe d'un certain agacement en ces temps de révélation des pratiques des agences gouvernementales américaines.
L'agence Reuters rappelle les propos de James Clapper, directeur du renseignement aux Etats-Unis, qui indiquait la semaines que les agences fédérales américaines pouvaient être amenées à récupérer des informations économiques et financières pour prévenir des actions terroristes cherchant à destabiliser les marchés, mais que ces écoutes n'étaient en aucun cas destinées à récupérer des secrets commerciaux et industriels qui seraient ensuite fournis aux entreprises américaines pour leur donner un avantage économique. Jusqu'à preuve du contraire ?