Les premières rumeurs d'une nouvelle tentative de rapprochement entre les opérateurs Bharti Airtel et MTN pour constituer une entité capable de rassembler 200 millions d'abonnés sur les marchés émergents datent du mois de mai 2009.

Ce n'est pas la première fois que les deux groupes discutent de la création d'un opérateur géant pour les marché émergents, capable de contrebalancer le pouvoir des grands acteurs occidentaux comme Vodafone, Orange ou Telefonica, mais aussi chinois, avec China Mobile, l'opérateur aux 500 millions d'abonnés.

Lors de la précédente tentative, des dissensions chez les dirigeants avaient fait avorter l'opération. Cette fois, selon les observateurs, il semble que ce soit le gouvernement sud-africain qui ait fait capoter l'affaire.


Un blocage surtout politique
Ce dernier, sous l'impulsion de son  nouveau président Jacob Zuma, souhaite conserver de grands groupes industriels capables d'exprimer le dynamisme de la nation sud-africaine. Voir disparaître l'un de ses fleurons, qui compte 100 millions d'abonnés, dans une co-entreprise où il serait minoritaire, va à l'encontre de cette vision, d'autant plus que la demande du maintien de la présence de MTN à la Bourse de Johannesburg, en parallèle à celle de Mumbai ( Inde ), a été refusée par le régulateur indien des marchés car contraire aux règles financières du pays.

Dans un communiqué, Bharti Airtel indique que la structure financière proposée pour la fusion n'a pas été validée par le gouvernement sud-africain. L'opérateur indien ne cache pas son regret par rapport à cette décision, estimant que le rapprochement reposait sur des bases solides et aurait permis de réelles synergies.

Il aurait également constitué le plus gros investissement direct étranger jamais réalisé en Afrique du Sud. Bharti Airtel ne perd pas complètement espoir et indique espérer que le gouvernement sud-africain saura revoir sa position à l'avenir et redonner aux deux opérateurs l'occasion de renouer des discussions à ce sujet.

Source : New York Times