Aux États-Unis, un nouveau projet de loi suscite la polémique avec notamment une levée de boucliers d'associations comme l'Electronic Frontier Foundation qui milite pour le respect de la vie privée des internautes.
Le CISPA - Cyber Intelligence Sharing and Protection Act - a pour noble objectif d'aider à mieux combattre les cyberattaques et améliorer la cybersécurité des États-Unis. Mais comme bien souvent avec de tels textes, le flou est entretenu et des dérives menacent.
Le CISPA a reçu le soutien de plusieurs sociétés technologiques dont Microsoft, Facebook et Oracle, ou encore l'opérateur de télécommunications AT&T, Verizon. Afin de lutter contre les cybermenaces, il renforce la collaboration entre les entreprises privées et les autorités américaines.
Le New York Times explique qu'en vertu du texte, le " gouvernement fédéral peut partager des informations classifiées avec des sociétés privées pour les aider à protéger leurs réseaux informatiques ". En retour, ces sociétés pourraient partager des informations sur les cybermenaces avec le gouvernement et seraient protégées contre des poursuites en justice si elles ont agi de bonne foi.
Pour l'Electronic Frontier Foundation, ce projet de loi permet aux sociétés de passer outre toutes les lois existantes sur le respect de la vie privée afin " d'espionner les communications et fournir des données sensibles d'utilisateurs au gouvernement ".
A priori, bien moins engageant... Même le Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche a recommandé au président Barack Obama d'opposer son veto. Cela n'a pas empêché la Chambre des représentants des États-Unis d'adopter le texte. À voir ce qu'il en sera dans les prochaines semaines avec le Sénat.