CYGNSS : le lancement de mini-satellites depuis un missile Pegasus lâché par un avion est un succès

Les premières tentatives lundi n'avaient pas abouti mais le nouvel essai ce jour a permis de mettre en orbite de petits satellites pour la mission CYGNSS en les lançant depuis un missile Pegasus porté par un avion à haute altitude.
Lundi, la NASA et Orbital ATK ont tenté de mettre en orbite les mini-satellites de la mission CYGNSS de surveillance de la formation des ouragans en mer, afin d'anticiper leur puissance lorsqu'ils arrivent sur les côtes.
Les mini-satellites CYGNSS largués automatiquement
Pour les placer en orbite basse, l'idée était d'utiliser un missile Pegasus lancé à haute altitude depuis un avion mais un problème de pompe hydraulique réfractaire avait contraint de reporter la mission, le temps de rapatrier et d'installer une pièce de remplacement.
Eight #CYGNSS satellites were successfully deployed into orbit! The mission will study hurricanes from space. More: https://t.co/CmwKwbsr2D pic.twitter.com/F3sJaTHjY7
— NASA (@NASA) 15 décembre 2016
Le deuxième essai ce jeudi a cette fois été couronné de succès et la mission s'est déroulée comme prévu, du largage du missile à plus de 12 000 mètres d'altitude à l'aide d'un avion spécial Stargazer L-1011 à l'allumage du missile Pegasus puis à la séparation du deuxième, puis du troisième étage jusqu'à atteindre une altitude d'environ 500 kilomètres permettant le largage automatique des mini-satellites.
Cette technique de mise en orbite évite l'utilisation coûteuse d'un lanceur décollant d'un pas de tir au sol et permet de réduire sensiblement le coût des missions pour lesquels la charge utile est restreinte.
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Le satellite européen Sentinel-3B a été lancé avec succès. Septième satellite de la constellation Copernicus, il œuvrera avec Sentinel-3A pour observer les océans.
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Alors qu'une récupération n'était pas prévue, le premier étage recyclé d'une fusée Flacon 9 a survécu à un amerrissage dans l'Atlantique. Spacex a procédé au lancement d'un satellite GovSat-1 de communications militaires.
Vos commentaires
Après, c'est clair qu'un gros satelite ne tient pas dans ce genre de missile, mais vu comme on arrive à miniaturiser de plus en plus de choses...
Safirion: Ils y ont pensé avant. C'est pas la premiere fois que ce genre de lancée se fait. Mais ca doit etre fait avec une petite fusée. un Lockheed L-1011 aurait pas pus emmener les grosses fusées de passagers... De plus, les avantages sont très faibles. La vitesse de l'avion n'est absolument rien comparativement à la vitesse que la fusée a besoin d'atteindre, et son altitude non plus. En lançant depuis 40 000 pieds, ils sont à peu près à 12km d'altitude. La partie la plus dense de l'athmosphère est passée.
PAR CONTRE: l'avion vole horizontalement lorsqu'il lance la fusée. Au moment du lancement, la fusée tombe en chute libre plusieurs secondes. Donc les gains sont très très mineurs... Ce que tu sauves sur le drag, tu le gaspille en devant completement changer la trajectoire de la fusée. Au lieu de partir par en haut, elle part vers le bas. Ca gaspille beaucoup de carburant de modifier une trajectoire comme ca.
Si ils l'ont fait, ça doit etre qu'ils ont calculés que ça vallait la peine. Mais je crois que la principale raison du lancement était de lancer la fusée exactement de là ou ils avaient besoin. Les satellites devant passer au dessus du meme point tout le temps, il fallait que la trajectoire de départ parte de là (sinon, encore une fois, ils auraient du modifier leur trajectoire en orbit, ce qui coute du carburant).
Moi ce qui m'impressionne la dedans, c'est qu'ils ont utilisés uniquement des SRB (solid rocket boosters) pour se rendre en orbit. Un SRB, contrairement à un moteur à fuel liquide, tu ne peux pas l’arrêter, et à moins que ça ait changé récemment, tu ne peux pas le "throttled" non plus(remarques, ce n'est pas tous les moteurs à carburant liquide qui peuvent être throttled). Il pousse tout ce qu'il peut... tant qu'il reste du carburant. C'est assez incroyable de venir a bout de circulariser un orbit avec des SRB...
Une bonne vielle fusée avec un premier stage récupérable, un peu comme SpaceX développent, ça reste le best tant qu'à moi. Le premier stage est le plus dispendieux: les plus gros moteurs, les plus grosses tanks de gaz... Si ils sont capables de le récupérer... ça ne reviens pas trop cher lancer une fusée (on s'entends sur ce que je veux dire par "pas trop cher"... ça reste une fortune pareil!)
Clair qu'il n'y a peut-être pas une énorme économie niveau carburant mais c'est surtout niveau matos que ça change la donne