Derrière les sites internet qui abordent l'accompagnement, des femmes dans leur information relative à l'IVG (Interruption volontaire de grossesse) se cachent trop souvent des groupes anti-IVG. Par des sites qui paraissent neutres à première lecture, ces groupes diffusent une propagande mêlée de désinformation visant à dissuader les femmes de pratiquer l'IVG.

La situation avait déjà fait débat en janvier 2016 lorsque le gouvernement cherchait à faire remonter son propre site d'information, ivg-social-sante.gouv.fr dans les résultats de recherche de Google. À l'époque, il s'agissait déjà de faire reprendre la première place au site pour justement passer devant les sites qui diffusaient un message anti-IVG.

IVG gouv

Désormais, le gouvernement passe la seconde et devrait introduire un amendement au projet de loi égalité et citoyenneté qui permettrait d'élargir le délit d'entrave numérique à l'ensemble des sites anti IVG.

Concrètement, ces sites qui tentent de dissuader les femmes d'avorter en diffusant des messages d'intimidation ou de fausses informations pourront être poursuivis et leurs auteurs condamnés à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende avec l'obligation de fermer leur site.

Laurence Rossignol, ministre des Droits des Femmes a indiqué "Être hostile à l'IVG est une opinion que chacun peut exprimer librement et par tout moyen dans notre pays. En revanche, attirer les femmes sur des sites présentés comme des sites d'information, qui affichent un vocabulaire, une posture jeune, moderne, pour donner des informations fausses, biaisées, dans le but de dissuader des femmes de recourir à l'IVG, de les culpabiliser, ça n'est pas acceptable."

Notons que le texte ne concernera pas uniquement les sites internet s'étant spécialisés dans le domaine, mais également les réseaux sociaux. "L'objectif n’est pas de poursuivre les uns ou les autres devant les tribunaux. Je crois beaucoup au caractère dissuasif de ce genre de mesures. Mon but avec un amendement comme celui-là, c’est aussi de faire parler de ces sites, de mettre les femmes en garde" ajoute la ministre.