Depuis 2018 et afin de lutter contre la désinformation en ligne, plusieurs acteurs adhèrent à un code de bonnes pratiques sous l'égide de la Commission européenne. Il n'est pas contraignant et s'inscrit dans une démarche d'autorégulation.

Dans le cadre d'une mise à jour, ce code de bonnes pratiques est désormais renforcé avec de nouveaux engagements pour les signataires. Selon l'exécutif européen, la nouvelle version tient compte des enseignements tirés de la désinformation avec la crise du Covid-19 et l'agression militaire de la Russie contre l'Ukraine.

Le nouveau code comprend notamment des engagements sur la démonétisation de sites de désinformation en supprimant leurs recettes publicitaires, le développement d'outils de fact-checking (vérification des faits) dans toute l'UE et toutes les langues, la transparence en matière de publicité politique.

video-deepfake-president-ukraine Deepfake du président ukrainien supprimé par Meta ; Source : Snopes

Comme attendu, de nouveaux types de manipulation sont dans le collimateur tels que les faux comptes, les bots et les deepfakes (trucages vidéo ultra-réalistes) pour la diffusion de fausses informations. Les utilisateurs auront à leur disposition des outils afin de les aider à reconnaître et pour signaler des fausses informations, et les chercheurs auront un meilleur accès aux données des plateformes pour des études.

Pas obligatoire… pour l'instant

Sous pression des régulateurs, certaines plateformes ont en fait déjà adopté des mesures prévues par le code de bonnes pratiques dont la version plus musclée entrera en vigueur en décembre prochain. Qui plus est, s'il n'y a pas de caractère contraignant, le code est en phase avec la future législation européenne sur les services numériques qui concernera les grandes plateformes sans doute en 2023.

La liste de la trentaine de signataires du code européen de bonnes pratiques renforcé pour lutter contre la désinformation est disponible ici. Les grandes plateformes en ligne comme Meta, Microsoft, Google, TikTok et Twitter y figurent.

La Commission européenne souligne également une participation désormais plus large avec des plateformes plus petites ou spécialisées, des acteurs du secteur de la publicité en ligne, vérificateurs de faits, représentants de la société civile et acteurs avec des solutions de lutte contre la désinformation.

Parmi les absents… Apple par exemple du côté des grosses plateformes, ou encore Telegram qui fait l'objet de critiques pour la désinformation et particulièrement dans le contexte de la guerre en Ukraine. À noter par contre que Twitch (dans le giron d'Amazon) est un nouveau venu, tout comme Clubhouse et Vimeo.