La question du lancement d'une procédure pour dumping contre les équipementiers télécom chinois par la Commission européenne est décidément épineuse. D'un côté, il y a un dossier qui semble étayé d'éléments recueillis par une investigation préliminaire, de l'autre, aucune société ne s'est risquée à déposer une requête, ce qui obligerait la Commission à lancer une procédure de sa propre initiative.

Le sujet a été mis en lumière lors de la réunion des ministres du commerce des Etats membres et il apparaît que plusieurs pays sont plutôt hostiles à une telle initiative. La ministre suédoise, qui craint des conséquences pour son champion Ericsson, a notamment indiqué à Reuters que beaucoup de ses homologues n'y étaient pas favorables, même si tous ne se sont pas exprimés.

Seul quatre Etats membres sur les 27 seraient favorables au lancement d'une procédure, tandis que l'Allemagne et donc au moins la Suède y seraient ouvertement opposés.

Un rapport interne à la Commission avait validé l'idée d'une action contre les équipementiers chinois Huawei et ZTE mais la crainte d'une réaction forte du gouvernement chinois ne peut être négligée, avec des conséquences néfastes pour les équipementiers européens, déjà fragilisés.

L'ambassadeur de la Chine auprès de l'Union Européenne joue d'ailleurs de cette menace en indiquant que l'accroissement des tensions commerciales entre l'Europe et la Chine était source d'inquiétude. L'Empire du Milieu voit d'un mauvais oeil les tentatives de blocage des produits chinois sur les marchés européens qui restent indispensables pour alimenter sa croissance.

Source : Reuters