Dans une lettre ouverte (PDF), le procureur général des États-Unis, le secrétaire par intérim du ministère de la Sécurité intérieure des États-Unis, la secrétaire d'État à l'Intérieur du gouvernement britannique et le ministre australien des Affaires internes demandent à Mark Zuckerberg de ne pas mettre en œuvre en l'état le projet de Facebook pour un chiffrement de bout en bout de ses services de messagerie.

Fondateur et patron de Facebook, Mark Zuckerberg a lancé un projet d'une plateforme de messagerie centrée sur la confidentialité et une fusion de l'infrastructure technique des messageries sur WhatsApp, Messenger et Instagram avec l'implémentation du chiffrement de bout en bout. Une généralisation du chiffrement de WhatsApp en somme.

Tout en assurant de leur soutien pour un chiffrement fort, les ministres demandent de trouver un équilibre et " d'intégrer un moyen d'accès légal aux contenus des communications " dans le but de protéger les citoyens. Une requête paradoxale qui implique au final un affaiblissement du chiffrement de bout en bout, voire des backdoors.

Pour justifier cette demande, les ministres mettent en balance la lutte contre l'extorsion de fonds, le terrorisme et l'exploitation sexuelle des enfants. Ils soulignent par exemple que l'année dernière, Facebook a fait 16,8 millions de signalements au National Center for Missing & Exploited Children (Centre national pour les enfants exploités et disparus). Quelque 12 millions de signalements seraient perdus si Facebook " poursuit son plan de mise en œuvre du chiffrement de bout en bout. "

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Cette bataille n'est pas nouvelle et Facebook rappelle (AFP) que le chiffrement de bout en bout " permet déjà de protéger les messages de plus d'un milliard de personnes chaque jour. Il est de plus en plus utilisé dans l'industrie des communications et dans de nombreux autres secteurs importants de l'économie. "

Facebook réitère en outre son opposition ferme aux tentatives des gouvernements d'introduire des backdoors qui " porteraient atteinte à la vie privée et à la sécurité des personnes partout dans le monde. "

Un rare point sur lequel les patrons de Facebook et Apple seront d'accord.