Dans le contexte des élections de mi-mandat aux États-Unis (midterms) l'année dernière, Facebook avait pu tester l'efficacité d'une war room mise en place au quartier général du groupe à Menlo Park en Californie.

Derrière ce centre de commandement et ce vocabulaire militaire, une cellule dont la mission est de " faire la guerre " à la désinformation, aux faux comptes et tentatives d'ingérence étrangères dans le processus électoral.

Pendant les midterms, la war room a débusqué et supprimé 45 000 contenus ayant pour objectif de détourner les citoyens américains des urnes, dont plus de 90 % ont été identifiés de manière proactive, c'est-à-dire avant signalement à Facebook.

La war room a également servi pour les élections au Brésil et une cellule similaire a été mise en place à Singapour pour les élections en Inde. Au siège social de Facebook en Europe situé dans la capitale irlandaise de Dublin, une war room a été ouverte à l'occasion des élections européennes.

Elle accueille une quarantaine de personnes les yeux rivés sur des écrans. Ce sont des data analysts, modérateurs de contenus, ingénieurs et avocats. L'ensemble des 24 langues officielles de l'Union européenne est représenté.

Selon le New York Times, l'équipe est alertée de contenus douteux par un système automatisé ou lors d'un signalement par les utilisateurs. En fonction de la langue ou du pays d'origine d'une publication, un membre de l'équipe l'examine et décide de recommander ou non sa suppression. La décision finale est prise par un employé qui se réfère aux conditions d'utilisation de Facebook.

Un tel dispositif vient notamment s'ajouter au récent déploiement en Europe des nouvelles règles de Facebook en matière de publicités politiques. Néanmoins, Facebook - qui est sous la pression des régulateurs européens - a conscience que rien n'est infaillible et reconnaît (The Guardian) ne pas être en capacité de gérer seul tous ces problèmes.