L'élection présidentielle américaine a été marquée par l'émergence d'un phénomène pas complètement nouveau mais qui a pris une ampleur inédite grâce au pouvoir de diffusion de l'Internet.

fake La multiplication de fake news, à savoir des informations inventées de toute pièce et destinées à discréditer les candidats aux yeux de l'opinion, en se mêlant habilement aux articles de la presse traditionnelle, a pris des proportions significatives par la viralité des réseaux sociaux et le partage massif et compulsif d'articles au titre accrocheur ou provocateur.

Il est apparu que, sur les réseaux sociaux, ces fausses informations ont été plus largement diffusées que les "vrais" articles. Même si cela ne signifie pas automatiquement une adhésion des internautes aux contenus partagés, ni même que ces fake news ont été lues et ont influencé le processus électoral, le problème a été jugé suffisamment sérieux pour amener des entreprises comme Google ou Facebook à mettre en place des protections contre la diffusion de fake news.

L'élection française, une lueur d'espoir dans la lutte contre les fake news ?

L'élection présidentielle française suivant de quelques mois celles des Etats-Unis, la crainte est logiquement née de voir le phénomène se reproduire dans l'Hexagone. Pourtant, selon l'entreprise NewsWhip, partenarie de l'initiative Cross Check visant à débusquer les fake news, le phénomène a été beaucoup moins prégnant.

Ainsi, alors que 40% des articles les plus partagés sur les réseaux sociaux aux Etats-Unis pendant l'élection américaine étaient en fait des informations bidonnées, ce taux n'a pas dépassé les 10% en France durant l'élection présidentielle.

"Si nous regardons les données de ces deux derniers mois, durant l'élection présidentielle française, nous pouvons constater que le fake news sont un vrai problème, mais pas un problème majeur", a indiqué Paul Quigley, CEO de NewsWhip, à Bloomberg.

L'initiative Cross Check, forte de 37 rédactions, aurait donc permis de repérer rapidement les sources de fake news et à les contrer assez vite pour les empêcher de prendre un caractère viral et de se répandre. L'élection française montrerait ainsi que la diffusion de fake news n'est pas forcément un phénomène incontrôlable. Encore faut-il disposer de moyens pour les contrer.

Source : Venturebeat