Shadow of the Colossus Il n'est jamais aisé de définir exactement de ce que peut représenter un jeu vidéo. Nous mettant nous-mêmes aux commandes de l'action, il nous invite à ressentir notre propre panel d'émotions, et plus encore que pour un film, l'expérience s'en trouve être encore plus personnalisée. Prenez un jeu comme ICO, où l'écran tout entier est occupé par le terrain de jeu, sans aucune indication, et où l'esprit a tant de facilité à se perdre... pour le meilleur. Peut-on considérer cette œuvre comme étant de l'Art ? Fumito Ueda a son idée sur la question :

"Mon équipe et moi-même faisons des jeux qui se rapprochent de l'Art - c'est ce que disent les gens. Personnellement je ne pense pas ainsi. Nous faisons un jeu pour divertir les gens. Parfois, ma personnalité et celle de mon équipe peut parfois s'exprimer dans le jeu, et ça peut ressembler à de l'art, mais c'est un jeu conçu pour divertir les gens. Ce genre de retours est bienvenu, mais ce n'est pas ce que j'essaie d'accomplir."


De l'art ou du cochon ?
Suda 51, auteur des inclassables Killer 7 et No More Heroes, tend à partager la même opinion que son camarade. Le but est de faire en sorte que les joueurs s'amusent, et s'ils peuvent dans le même temps être amenés à réfléchir plus intensément sur ce qu'ils voient à l'écran, c'est tant mieux.

"Je porte de l'intérêt à l'Art. Quand on fait du divertissement, si on essaie d'obtenir de l'Art, c'est difficile. Mais les gens du milieu artistique jouent à des jeux et sont impressionnés. Comme M. Ueda l'a dit, nous créons des jeux, et c'est ensuite que les gens pensent qu'il s'agit d'Art."

Il terminera en disant que pour lui, la solitude est très appréciable, car elle permet de stimuler l'imagination. Pas étonnant donc d'apprendre que l'un de ses lieux préférés pour avoir de bonnes idées se trouve être les toilettes. No comment.