Lors de la dernière grande enchère en mars 2008 pour l'attribution de fréquences de la bande 700 MHz destinées aux réseaux mobiles aux Etats-Unis, Google était intervenu dans le processus en faisant des propositions sur certains blocs de fréquences, comme si le groupe voulait se préparer à devenir opérateur mobile aux côtés des grands acteurs comme AT&T ou Verizon Wireless.

Il était apparu par la suite qu'il s'agissait d'orienter le marché pour obtenir des garanties d'ouverture des réseaux mobiles qui faciliteraient la diffusion de son OS mobile Android qui n'existait pour ainsi dire pas à cette époque. Le premier smartphone Android, le T-Mobile G1 ( HTC Dream ) ne sera lancé que plusieurs mois plus tard, en septembre 2008.

Ce premier coup de semonce a tout de même montré l'intérêt de Google pour les fréquences mobiles et une possible volonté de devenir un jour ou l'autre détenteur d'un réseau de télécommunications, fixe ou mobile, même si le groupe n'a pas d'expérience dans le domaine.

Avec désormais un système Android archi-dominant ( plus de 70% des smartphones écoulés au troisième trimestre embarquaient Android ) et des initiatives pour devenir un quasi-fabricant d'appareils mobiles ( rachat de Motorola Mobility, utilisation des partenaires Android comme des fabricants OEM ), Google pourrait aller plus loin et se lancer dans une activité télécom.


Trouver les ressources, avancer les milliards
logo-google  Le Wall Street Journal suggère que des discussions ont débuté avec le fournisseur de services de TV satellite Dish qui dispose de fréquences mobiles et alors que ce dernier ne cache pas son intention de trouver un partenaire pour bâtir et gérer un réseau.

Il ne s'agirait en fait que d'une prise de contact avec Dish, qui pourrait d'ailleurs avoir d'autres interlocuteurs privilégiés.  Le président de Dish a confirmé des discussions avec plusieurs acteurs, dont certains souhaitant entrer sur le secteur et n'ayant pas eux mêmes de réseau, même si un partenariat avec un opérateur, disposant déjà de l'expertise nécessaire, serait préféré.

Google inquiétait déjà au temps où il annonçait vouloir déployer un réseau de fibre optique aux Etats-Unis. Cette rumeur ne va faire que renforcer les craintes des opérateurs de le voir se positionner en concurrent direct, alors qu'il est déjà entré sur le segment de la vente de téléphones portables.

L'activité de distribution ne s'improvisant pas, les ventes ont été modestes jusqu'à présent, mais Google a tout le temps d'apprendre de ses erreurs et de s'améliorer, et les dernières propositions de vente directe produits Nexus à prix cassé suggèrent que le groupe ne ménagera pas les distributeurs de ses produits, opérateurs comme revendeurs.


Maître de toutes les composantes
Disposer de son propre réseau lui permettrait de passer outre certaines restrictions imposées par les opérateurs sur la diffusion de ses services les plus gourmands en bande passante, comme Youtube. La question fait débat en Europe ( et en France, avec une service Youtube médiocre observé chez Free Mobile, par exemple ), conduisant les opérateurs télécom à vouloir faire participer les grands groupes américains aux investissements pour améliorer les capacités réseau.

Si l'idée est séduisante, sa réalisation reste aléatoire : Google n'a aucune expérience dans la gestion de réseau mobile, les fréquences de Dish sont normalement réservées à un usage satellite et doivent recevoir un accord spécial de la FCC ( Federal Communications Commission ) pour être utilisées pour un réseau mobile terrestre. On a vu avec les déboires de Lightsquared que la conversion de ces fréquences peut être compliquée et tuer des modèles économiques.

Mais Google a aussi les moyens financiers de ses ambitions et n'a pas de pression pour explorer cette voie qui n'est qu'une activité parmi les nombreuses autres du groupe. Des services Google dans des smartphones Google sur un réseau Google...bienvenue dans le futur monde Google.