Le projet Maven, en voulant associer des technologies de reconnaissance d'objet par traitement d'intelligence artificielle de Google aux besoins du Pentagone, avait soulevé les questionnements d'une partie des salariés, mal à l'aise avec l'idée que certaines technologies développées par la firme puisse un jour servir à à des armes robotisées ou des robots tueurs autonomes.

Google logo pro Même si le projet en question n'était censé (au moins officiellement) que faciliter la fastidieuse analyse de séquences vidéo par des humains, Google a finalement décidé de mettre un terme à la collaboration.

Dans la foulée de cette montée des inquiétudes des salariés sur les aboutissements militaires des technologies développées en interne et sur les bases éthiques que Google revendiquait à ses débuts, c'est un autre projet impliquant le Pentagone qui va être abandonné.

Google vient en effet de renoncer à participer au projet JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure) de refonte de l'infrastructure de cloud computing du Pentagone, une initiative pourtant estimée à 10 milliards de dolalrs et qui devrait donc tomber dans l'escarcelle de concurrents tels qu'Amazon, Microsoft ou Oracle.

Si les conditions du contrat, qui cherche à avoir un fournisseur unique sur dix années, ont pu avoir un impact sur la décision, Google évoque aussi des considérations éthiques en indiquant ne pas avoir reçu suffisamment de garanties sur l'exploitation des technologies injectées dans le projet, rapporte Bloomberg.

Les salariés de Google ont peut-être de nouveau manifesté leurs inquiétudes, surtout après l'épisode du projet Dragonfly de préparation d'un moteur de recherche censuré en lien avec le gouvernement chinois, qui vient finalement d'être abandonné sous la pression des critiques.