Le procureur général de l'État du Connecticut a annoncé lundi qu'il prenait la tête d'une enquête approuvée par plus de 30 autres États. Une enquête multi-état donc pour laquelle Richard Blumenthal a déclaré dans un communiqué :
" Les consommateurs ont le droit et le besoin de savoir quelle information personnelle - ce qui peut inclure des e-mails, navigation Web et mots de passe - a pu être collectée par Google, comment et pourquoi. Google doit être clair, expliquer comment et pourquoi il a intercepté et sauvegardé de l'information privée diffusée à travers des réseaux sans fil de particuliers et d'entreprises. "
Des éléments de réponse ont déjà été apportés la semaine dernière par la CNIL ( Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés ). Sur la base de premières analyses d'enregistrements remis par Google, l'autorité française a en effet révélé que des " mots de passe d'accès à des boîtes mail " ainsi que des " extraits de contenus de messages électroniques " ont bel et bien été captés pendant près de deux ans à l'insu des personnes sur des réseaux Wi-Fi non protégés.
Google a déjà tenté plusieurs explications et a reconnu une erreur. Équipés d'une antenne radio passive, les véhicules Street View devaient uniquement recueillir des données utiles à la géolocalisation des réseaux, mais cette collecte est allée bien au-delà. Une partie de la faute est rejetée sur l'initiative d'un ingénieur qui a intégré un code informatique non autorisé dans le logiciel de collecte des données.
L'enquête menée par Richard Blumenthal devra déterminer si des lois ont été violées et si des changements sont nécessaires au niveau des statuts locaux et fédéraux. Outre l'Europe ( France, Allemagne, Espagne ) et les USA, des enquêtes similaires attendent Google au Canada, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande. La firme de Mountain View s'est engagée le cas échéant à détruire sous contrôle d'un tiers les données litigieuses comme cela a été fait en Irlande, Danemark et en Autriche.
Une polémique de plus pour Street View
Google va donc devoir s'expliquer beaucoup plus qu'il ne le fait actuellement. Même sans cette affaire des données Wi-Fi, le cas Street View a souvent été polémique au regard des questions soulevées pour le respect de la vie privée. Google a dû prendre des dispositions avec une réponse rapide pour toute demande de suppression d'un contenu, le floutage des visages, des plaques d'immatriculation des véhicules. Un service qui n'en demeure pas moins très populaire.