C'est la petite affaire du moment avec Free qui refuse de relayer auprès de ses abonnés les premiers e-mails d'avertissement de la Hadopi. Une " résistance " de Free qui commence à faire grincer des dents et parfois perçue comme une tentative afin de séduire de nouveaux abonnés. Reste que Free n'a jamais caché son opposition à la loi dite Hadopi et à une image d'agitateur à défendre.

La Hadopi n'a évidemment pas apprécié la manœuvre de Free. Si la Haute Autorité a été avare en commentaires, elle a toutefois assez sévèrement pointé du doigt le FAI en l'accusant de " prendre en otages ses abonnés ". Faute d'acheminement, pas de premier avertissement pour certains d'entre eux, mais le cas échéant, directement un deuxième qui est accompagné d'une lettre recommandée.

Si la Hadopi estime que Free ne respecte pas la loi, l'opérateur a une vision bien différente des choses. Interrogé par  Metro France, le directeur général d'Iliad ( maison mère de Free et Alice ) donne quelques précisions à ce sujet.

Maxime Lombardini confirme tout d'abord que les demandes d'identification d'abonnés ont bien été effectuées. Mais si les recommandations de la Hadopi n'ont pas été relayées auprès des abonnés, c'est en raison des règles sur la " sécurisation des échanges " portant sur des données personnelles. Maxime Lombardini fait ainsi référence à un décret ( article 8 ) qui prévoit " une convention entre l'État et les opérateurs pour encadrer les échanges de données personnelles ".

" Nous avons proposé le principe d'un conventionnement dans le courant de l'été au Ministère de la Culture et à la Hadopi ", déclare Maxime Lombardini qui évoque des discussions pour disposer d'une  " plateforme dématérialisée sécurisée et efficace ". " Nous n'avons eu aucun retour concret sur la convention, étape indispensable et structurante pour le passage en production ". D'après la Hadopi, une telle convention n'existe pas.

Pour Maxime Lombardini, Free " protège " donc ses abonnés. Quant à la lutte contre le téléchargement illégal, la meilleure arme est selon lui des " offres légales attractives et innovantes afin de dissuader les pirates ". Un point sur lequel la Hadopi va plancher dans le cadre de sa mission.