L'annonce surprise par HP d'une dépréciation de 8,8 milliards de dollars lors de la présentation des  résultats financiers de son quatrième trimestre fiscal, dont 5 milliards de dollars directement imputables à ce que le groupe nomme une fraude dans les données comptables qui lui avaient été fournies au moment d'évaluer le prix de l'éditeur logiciel Autonomy,  fait des remous et se cherche maintenant des coupables.

Le groupe américain a annoncé qu'il se préparait à déposer une plainte tandis que les autorités américaines et britanniques vont suivre le dossier. Pendant que les observateurs restent un peu sceptiques sur la version des faits de HP qui n'aurait donc rien vu de l'énorme différence de valeur conduisant à l a dépréciation annoncée, les regards se tournent vers le cabinet d'audit Deloitte qui a validé les données comptables d'Autonomy avant le rachat par HP.

Et celui-ci défend logiquement son audit, affirmant qu'il a été fait selon les règles du métier et d'après les informations transmises par la société. S'agissant d'un audit standard et non d'un examen poussé des données financières, il reconnaît cependant que de fausses déclarations données par les salariés de la société peuvent conduire à un audit sain en apparence mais ne correspondant pas à la réalité.

hp-logo Le cabinet Deloitte indique qu'il coopérera pleinement avec les autorités compétentes sur ce dossier. C'est pourtant bien le cabinet d'audit qu'a visé directement Meg Whitman, CEO de HP, lors d'une conférence avec ses investisseurs, indiquant que " la direction [de HP] s'est appuyée sur des données financières auditées - auditées par Deloitte -, pas par un cabinet d'audit X ou Y mais par Deloitte ", mettant donc sa réputation en jeu.

De son côté, Deloitte indique ne pas avoir été engagée, ni par Autonomy ni par HP, pour mener un examen en profondeur du bilan comptable de l'éditeur logiciel, qui aurait alors peut-être permis de détecter des irrégularités.