Peu après l'annonce de la signature du décret signé par Donald Trump sur la sécurité nationale qui a mis le fabricant de smartphones et équipementier Huawei sur liste noire, le groupe britannique ARM, concepteur d'architectures pour puces mobiles, a mis en pause ses relations commerciales et ses partenariats de développement avec Huawei.

La question s'est posée de savoir si la firme chinoise pourrait encore avoir accès aux architectures de ARM par l'intermédiaire de HiSilicon, créateur des SoC mobiles Kirin, de plus en plus largement présents dans les smartphones Huawei et Honor, mais aussi dans des composants spécifiques comme ses processeurs pour intelligence artificielle Ascend.

Huawei Kirin 990.

Les derniers mois ont été consacrés à l'examen des partenariats et à la détermination de la présence ou non de propriété intellectuelle US qui pourrait entrer dans le champ des interdictions du décret.

Il a finalement été conclu que les technologies ARM v8 et v9 étaient des produits purement d'origine britannique et n'étaient pas concernés par les restrictions américaines.

"ARM peut fournir un support à HiSilicon pour l'architecture ARM v8-A ainsi que pour la suivante, d'après l'évaluation des deux architectures qui sont considérées comme d'origine britannique", a indiqué une porte-parole de ARM à Reuters.

Il reste cependant à voir si ce soutien pourra perdurer au-delà des deux générations citées. Dans le même temps, le cabinet d'études Digitimes Research note que les SoC Kirin sont de plus en plus présents dans les produits de Huawei (au détriment de Qualcomm, son principal fournisseur alternatif).

Les derniers décomptes relèvent que les puces de HiSilicon sont présentes dans 70% des appareils mobiles de marque Huawei et Honor en 2019, en haut de gamme mais aussi désormais en milieu et entrée de gamme.

Les derniers smartphones de la marque exploitent un nouveau SoC Kirin 990 (et sa variante Kirin 990 5G) mais la croissance de HiSilicon pourrait être affaiblie par la baisse des ventes des smartphones dépourvus des services mobiles de Google, à moins d'un apaisement des relations entre la Chine et les USA.

Source : Reuters