Plutôt que de jouer le jeu des rapprochements au sein du marché français, le groupe Iliad / Free cherche son bonheur outre-Atlantique en tentant de prendre le contrôle majoritaire de l'opérateur T-Mobile US, quatrième acteur du marché nord-américain et jouant un rôle pivot auprès des trois gros opérateurs du marché US.

Sa maison-mère, Deutsche Telekom, cherche à s'en séparer depuis plusieurs années car la filiale pèse sur ses résultats mais les tentatives de rachat par ses concurrents ont jusqu'à présent toutes échouées face aux contraintes réglementaires qu'elles imposent.

Iliad logo  Le groupe Iliad se cherche donc une opportunité sur le marché US, deuxième marché mondial de la téléphonie mobile, et T-Mobile pourrait en être la porte d'entrée. Les observateurs craignent déjà qu'il n'utilise T-Mobile comme il a fait avec Free Mobile en France et ne déclenche une guerre des prix agressive.

L'entreprise française a fait une offre à 33 dollars par action, soit environ 15 milliards de dollars, pour tenter d'obtenir plus de 50% de contrôle de l'opérateur, mais la proposition se trouve bien en-deça de la dernière proposition de l'opérateur Sprint qui atteignait 32 milliards de dollars, et dont la maison mère japonaise Softbank pourrait contre-attaquer avec une offre à 40 dollars par action.

Du fait du faible montant proposé par Iliad, les investisseurs craignent un refus direct, ce qui a fait plonger le cours de l'entreprise française de plus de 13% mais l'agence Bloomberg souligne qu'une offre réhaussée à 37 dollars par action pourrait intéresser Deutsche Telekom, dans la mesure où le groupe français aurait plus de chances de passer les barrières réglementaires qu'un opérateur local, d'autant plus que cela maintiendrait le marché US avec quatre opérateurs principaux.

Les investisseurs ont également des doutes sur les synergies envisagées par Iliad pour justifier son rachat alors que les deux opérateurs ne sont pas dans le même pays et que le niveau d'endettement d'Iliad va augmenter.

Softbank et Sprint ne devraient par ailleurs pas rester les bras croisés alors que les deux sociétés planchent depuis des mois sur un projet de rachat de T-Mobile USA, ce qui pose là aussi des risques sur le succès de l'opération. A chacun ses atouts.

Source : Bloomberg