Xavier Niel Nos confrères de Numerama nous ont rapporté en fin de semaine dernière les propos de Xavier Niel, le co-fondateur et actionnaire majoritaire d'Iliad (maison-mère de Free), en marge de la conférence de presse sur les résultats semestriels de l'opérateur.

Xavier Niel a largement confirmé son opposition à la loi HADOPI. Nous avions rapporté certains de ses propos le mois dernier, lorsqu'il s'exprimait dans le magazine Capital en qualifiant certaines dispositions de la loi " liberticides " et en parlant de " flicage systématique des abonnés ".

Niel va cette fois plus loin : il récuse en effet la signature qu'il a apposée à l'accord Olivennes. Selon lui, " Nous étions tous vus dans notre coin, on nous faisait une lecture sans copie et on disait est-ce que c’est bon ou ce n’est pas bon. [...] On pensait le lendemain avoir une version condensée puis lorsqu'on est arrivés à l’Élysée, on nous a dit non, mais vous l’aurez l’après-midi. On l’a finalement découvert dans le communiqué de presse du soir même. Donc tout le monde a signé un document différent. C’est le mérite ou la force de Monsieur Olivennes qui est plutôt brillant puisqu’il a réussi d’obtenir pour la première fois la signature de tout le monde sur une feuille blanche, je vous le concède, mais à obtenir la signature de tout le monde. Ce qui est déjà très méritoire."


Une opposition ferme à HADOPI
" Hadopi n’est pas aujourd’hui une bonne loi pour les Français. S’il s’agit de préserver les intérêts de quelques artistes qui gagnent beaucoup d’argent, ça n’a peut-être pas grand sens. Redéfinissons un certain nombre de choses, reprenons la licence légale, étudions un certain nombre de solutions alternatives, ne forçons pas le filtrage de milliers de choses pour simplement rendre service à quelques-uns ". Ces propos ramènent sur le devant de la scène la licence globale, à laquelle le gouvernement s'est opposé. Notons par ailleurs que la dernière fois où nous avons entendu parler de celle-ci fut dans le cadre du rapport Attali, qui préconisait cette solution début 2008.

Enfin, pour Niel, les lois contre le piratage existent déjà et il revient à un juge d'agir et de regarder qui enfreint la loi, et non pas aux FAI d'écouter systématiquement tout le réseau.

Cette opposition, à peine mesurée, pourrait représenter un coup supplémentaire à la riposte graduée, qui sera examinée le mois prochain par les députés. Certains voient cependant dans les propos de Niel une forme de vengeance face à la taxe de 0,9 % du CA de l'opérateur prévue pour financer la télévision publique ou face à la difficulté que sa société éprouve à acquérir la 4ème licence 3G, en partie inféodée à la ministre de la culture. Si ce n'est certainement pas entièrement faux, cela n'enlève en rien la validité - ou non - de son discours.