Le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot a marqué les esprits en évoquant l'échéance 2040 pour la fin des ventes de véhicules diesel et essence au profit des voitures électriques.

L'année fatidique peut sembler lointaine, d'autant plus que d'autres pays ont évoqué des temps plus courts avec une transition dès 2030. Il reste cependant beaucoup à faire pour préparer le marché, alors que les véhicules électriques ne représentent toujours que 0,2% du parc automobile européen et que les infrastructures (bornes de recharge, notamment) font défaut.

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Part de marché des véhicules électriques (source IEEE)

Une étude du groupe ING assure pourtant que l'objectif de ne vendre que des véhicules électriques pourrait être atteint dès 2035. L'impact des conséquences de l'activité humaine sur le climat (réchauffement, pollution...) jette une nouvelle lumière sur le segment des véhicules électriques malgré les obstacles encore bien présents freinant leur achat : prix élevé, autonomie restreinte et temps de recharge trop long.

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Pour les analystes d'ING, ces freins pourront être levés ces prochaines années par les évolutions technologiques, de la recharge "ultra rapide" (avec la promesse de 300 km d'autonomie pour 20 minutes de charge) aux programmes de déploiement massif de bornes de recharge en passant par la baisse des prix des véhicules (et surtout de leurs batteries) grâce aux économies d'échelle, les constructeurs automobiles se lançant dans l'aventure et mettant les moyens pour développer une production industrielle de grande ampleur.

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Ainsi, le coût des batteries est déjà passé de 1000 dollars / KWh en 2010 à 300 dollars / KWh en 2016 et il devrait continuer de baisser. L'étude d'ING table donc sur un fort développement des ventes de véhicules électriques à partir de 2024 et la possibilité de conquête du marché des véhicules neufs, avec des performances au moins similaires à celles des véhicules à moteur thermique, pour 2035.

Cela va toutefois demander une intense réorganisation du secteur automobile et de ses chaînes de production. L'Europe, qui représente presque 25% de la production mondiale de moteurs à combustion, ne pèse que 3% pour ce qui concerne la production de véhicules électriques.