En deuxième lecture à l'Assemblée nationale, les députés ont adopté une proposition de loi contre le système prostitutionnel dont l'un des objectifs est de pénaliser les clients de prostitués et plus globalement de lutter contre le proxénétisme.

Sergio-Coronado Dans le cadre de cette proposition de loi (soumise par des députés et non par le gouvernement contrairement à un projet de loi), il a aussi été question du blocage administratif de sites. Cette idée avait été réintroduite après examen du texte par le Sénat.

Finalement, les députés ont adopté un amendement qui écarte le blocage administratif des sites Web de prostitution. À l'initiative de cet amendement, le député écologiste Sergio Coronado déclare :

" Je me réjouis de l'invalidation de la disposition autorisant le blocage administratif des sites Internet en lien avec la prostitution. Outre le fait qu'elle créait une charge pour l'État, je suis convaincu qu'un blocage ne peut avoir lieu sans l'intervention d'un juge. "

Connu pour être en vigueur à l'encontre des sites pédopornographiques, le blocage administratif des sites avait refait parler de lui en début d'année en étant étendu aux sites faisant l'apologie du terrorisme. Mais il n'atteindra donc pas les sites Web favorisant la prostitution. Pour le député Sergio Coronado, le blocage judiciaire semble " dans tous les cas préférable " à celui administratif.

Outre l'absence du juge, le blocage administratif est pointé du doigt par diverses associations et acteurs du Net pour son inefficacité (contournement via des sites miroirs par exemple), du surblocage et fait craindre une dérive incontrôlée dont de l'autocensure par les hébergeurs.

Nul doute toutefois que le blocage administratif refera encore régulièrement parler de lui en s'immisçant de nouveau dans les débats parlementaires. L'extension de celui-ci semble " infinie ", souligne Sergio Coronado.