Dès l'apparition sur le Web de documents pillés dans les messageries de ses membres à la veille du second tour de l'élection présidentielle, le mouvement En Marche ! a aussitôt réagi en diffusant un communiqué avertissant de la présence d'informations fantaisistes dans la masse de 9 Go de documents et d'emails diffusés.

Hacker Sa promptitude a laissé entendre qu'il était préparé à une telle éventualité, dans la lignée des menaces de déstabilisation du processus électoral par des piratages à caractère politique.

De fait, le mouvement n'est pas resté passif face à un risque de piratage de ses données et a employé une technique de cyber-blurring en créant des dizaines d'adresses email bidonnées diffusant de fausses informations de manière à rendre plus difficile la tâche des pirates mais aussi celle des personnes censées exploiter ces données puisqu'il fallait d'abord déterminer si les adresses email piratées étaient légitimes.

Mounir Mahjoubi, en charge de la campagne numérique, a également indiqué que de nombreux identifiants et mots de passe, vrais et faux, avaient été diffusés via les boîtes email de manière à freiner des intrus.

Cela expliquerait-il le caractère tardif de la diffusion des documents, finalement réalisé dans la précipitation face aux pièges installés par les équipes d'En Marche !, et dont la portée a été encore amoindrie par le mélange de vraies et fausses informations ?

Pour ce qui est des auteurs, si la façon de faire fait penser à l'activité de pirates russes, une enquête du journal Le Monde relève que les toutes premières apparitions des documents fuités ont eu lieu du côté des activistes d'extrême droite aux Etats-Unis, avant de se diffuser plus largement.

Source : L'Express