Malgré les annonces promettant des changements dans le domaine mobile ( partenariat avec Nokia pour Windows Phone ) et sur les tablettes ( préparation d'une version de Windows sur ARM ) et des résultats financiers trimestriels très corrects, le cours en bourse de Microsoft ne parvient pas à réellement décoller.

Cette situation entraîne des critiques régulières contre son CEO, Steve Ballmer, depuis quelques mois, la dernière en date venant d'un représentant d'un fonds spéculatif ( hedge fund ) qui l'accuse ouvertement de ne pas savoir profiter des opportunités du moment et de trop vouloir protéger le bastion Windows au lieu de se diversifier.

Ces attaques renouvelées peuvent faire poser la question du maintien de Steve Ballmer à la tête de Microsoft. Pourtant, selon Reuters, l'homme conserve toute la confiance des neuf membres du conseil d'administration du groupe, dont celle de Bill Gates, co-fondateur de la société et son plus gros actionnaire.

" Bill Gates est un capitaliste pur jus. S'il le voulait, il montrerait lui-même la porte de sortie à Steve Ballmer ", aurait ainsi indiqué le gestionnaire d'un fonds parmi les principaux actionnaires de Microsoft. Or Bill Gates n'a pour le moment donné aucun signe en ce sens.

Cependant, en janvier, ce même conseil d'administration, tout en affirmant son soutien au CEO, laissait entendre qu'il fallait que la situation évolue. Dans le même temps, la grogne n'a cessé de monter chez les investisseurs, certains considérant que Steve Ballmer avait fait son temps, même si aucun successeur potentiel n'apparaît vraiment.


Le temps des mutations
Ce sentiment est amplifié par le succès insolent d' Apple qui ne cesse de progresser de trimestre en trimestre, se permettant de dépasser Microsoft en terme de valorisation boursière au second semestre 2010 et profitant à fond de la croissance très rapide des ventes de smartphones et de tablettes tactiles, des marchés sur lesquels le groupe de Redmond ne tentera réellement de reprendre la main ou de s'inviter qu' à partir de 2012.

De même, la recherche en ligne, malgré de lourds investissements, ne parvient toujours pas à concurrencer sérieusement Google, malgré une stratégie autour du moteur Bing tentant de s'affirmer.

Enfin, le marché des PC, qui permet à Microsoft d'écouler ses licences Windows, commence à donner des signes de ralentissement. Steve Jobs, patron d' Apple, a clairement évoqué le début d'une ère post-PC avec ses tablettes iPad, suggérant que certains piliers de l'industrie pourraient bien être remplacés à moyen terme par d'autres. Microsoft, et Steve Ballmer, l'ont-ils vu venir ?

Source : Reuters