Motorola logo small Le rachat du spécialiste de la cartographie GPS Navteq par le numéro un mondial de la téléphonie mobile Nokia est un gros coup mais un coup risqué. C'est en substance ce qu'en pense le président de Motorola, Ed Zander, qui révèle que sa société avait également pris contact avec Navteq, avant Nokia.

Si le prix stratosphérique de l'acquisition ( 5,7 milliards d'euros pour Nokia ) pouvait déjà être un frein aux ambitions de Motorola, c'est surtout une question de stratégie qui a fait reculer la société américaine. " Nous avons étudié l'opportunité, sans la concrétiser ", a expliqué Ed Zander.


Rester cohérent dans sa stratégie
C'est que Motorola n'a pas pour le moment cette ambition de proposer un ensemble de services à côté de ses terminaux, contrairement à Nokia qui a lancé son portail Ovi rassemblant jeux mobiles, musique et navigation GPS. " Cela ne répondait pas à notre stratégie. Nous ne sommes pas dans le business des applications ", a continué le président de Motorola.

D'autant plus que cette manoeuvre est à double tranchant. Vouloir créer ses propres services se fait au détriment des offres des opérateurs mobiles, qui restent les principaux clients des fabricants de terminaux. Et il est toujours dangereux de concurrencer ses propres clients.

Le marché du GPS se prépare à offrir des opportunités pour une utilisation dans les téléphones portables. Les services géolocalisés seront au coeur des prochaines batailles de services et la main-mise sur les fournisseurs est une étape indispensable pour assurer la pérennité de l'activité.

Nokia a pris une longueur d'avance dans ce domaine en effectuant plusieurs acquisitions de sociétés oeuvrant autour du GPS et en lançant ses premiers modèles avec récepteur GPS intégré tout en testant le marché. Le rachat de Navteq va lui permettre de renforcer ses offres et de disposer d'un savoir-faire lui permettant d'expérimenter à son gré différentes voies.