Après plusieurs mois de négociations, SFR et Bouygues Telecom ont officialisé un accord de mutualisation des infrastructures de leur réseau mobile respectif en vue de réaliser des économies sur le coût de fonctionnement et de faciliter les déploiements.

Comme attendu, l'accord ne porte que sur les zones moins denses et nécessite la création d'une entreprise indépendante chargée de sa gestion et permettant de créer une cloison entre les deux opérateurs qui ne pourront donc pas en principe accéder aux données commerciales de leur partenaire et néanmoins toujours concurrent.

Le projet de mutualisation va se dérouler sur plusieurs années, le temps de réorganiser les sites, ce qui explique que les économies espérées n'interviendront pas avant 2017 au mieux. Bouygues Telecom espère économiser 100 millions d'euros par an à cette date tandis que cela pourrait être autour de 200 millions d'euros pour SFR, selon les analystes.

Bouygues-Telecom-logo  Les deux opérateurs ont assuré que la mutualisation des réseaux sera "sans impact sur l'emploi", ce qui devrait satisfaire Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui ne semble plus si opposé à un marché mobile à trois acteurs au lieu de quatre comme actuellement, pouvant donner espoir à des opérateurs cherchant à se rapprocher.

Cet absence d'impact sur l'emploi est promis pour ce qui est de la mise en place de la mutualisation proprement dite, dans la mesure où elle ne nécessitera pas de plan social. On peut cependant penser que la mise en commun des infrastructures va conduire à l'élimination de fonctions redondantes à plus long terme...et des emplois correspondants.

Cela n'est pas encore tout à fait du goût des Autorités (Arcep, Autorité de la Concurrence) qui ont justement bataillé pour faire émerger un quatrième opérateur après l'entente entre les trois opérateurs français dans les années 2000.

En attendant, l'accord de mutualisation reste ouvert à un autre opérateur, a de nouveau affirmé Jean-Yves Charlier, PDG de SFR, peut-être pour parer les critiques de Free Mobile qui menace de déposer des recours si on ne l'y laisse pas entrer.