Si Netflix s'est imposée à travers le monde comme la plateforme de SVOD la plus populaire, le cas français n'est pas franchement du gout du géant américain.

En France, la loi sur la chronologie des médias impose d'attendre au moins trois ans après la sortie d'un film au cinéma pour le voir diffusé sur une plateforme de SVOD. Le délai est raccourci pour ce qui est de la diffusion sur les chaines ayant participé financièrement au film ou sur les plateformes de vidéo à la demande au paiement par acte.

Netflix

Netflix se voit ainsi handicapé d'une grande partie des films qui intéressent les utilisateurs, et les "nouveautés" ont de fait au moins déjà 3 ans. Seules les séries font fit de cette loi, et elles sont naturellement devenues les premiers contenus consommés sur la plateforme américaine.

La firme américaine jongle déjà avec les législations. Pour ses deux derniers films présentés au Festival de Cannes, aucun n'a été projeté en cinéma, ce qui a permis à Netflix de diffuser ces derniers sur sa plateforme sans aucune contrainte.

Netflix indique qu'aucune négociation avec la France n'est possible sur ce terrain, son PDG Reed Hastings indiquant que la discussion n'a de sens que si les 36 mois d'interdiction de diffusion passaient automatiquement à zéro. Car le débat est ouvert depuis plusieurs mois et l'on parle désormais d'une exclusivité d'exploitation qui pourrait se limiter à 10 mois, encore trop long selon Netflix.

Rappelons que la Chronologie des médias, censée protéger les droits d'auteur et le secteur du cinéma est bien souvent pointée du doigt comme un élément moteur du piratage des oeuvres, car faute de pouvoir accéder aux contenus via une offre légale, les utilisateurs passent par des moyens détournés pour arriver à leurs fins.