L'affaire remet en cause la neutralité du net, actuellement au coeur du débat aux Etats-Unis. Netflix vient d'annoncer un partenariat avec l'un des opérateurs locaux, Comcast, pour offrir une meilleure qualité de service à des abonnés.

Sous-entendu dans cette annonce, plus de débit alloué aux abonnés de Comcast également clients chez Netflix que les autres afin d'assurer suffisamment de bande passante nécessaire à la bonne visualisation des contenus proposés par la plateforme de SVOD.

Officiellement, Comcast dément tout traitement de faveur lié à un quelconque surplus de débit pour les clients de Netflix. Pour autant, la communication se base sur des temps de chargement réduits. Le partenariat contractuel est estimé à plusieurs millions de dollars sans qu'aucun chiffre officiel ne soit actuellement partagé à la presse.

Pour sauver les apparences, le partenariat est plutôt présenté comme une participation financière de Netflix sur les couts d'interconnexion. En résumé, Netflix indemniserait Comcast pour le surplus de bande passante monopolisée par ses services sur le réseau propre de l'opérateur. ( Ce que demandent depuis plusieurs années les opérateurs français à YouTube ).

Sur le fond, il est impossible de définir clairement s'il s'agit là d'une indemnisation simple ou d'un véritable arrangement permettant de déséquilibrer le marché, Verizon accusant régulièrement un étranglement des accès à Netflix. Il faudra donc vérifier à ce que ce type d'accord soit proposé, voir déclenché avec les autres fournisseurs pour éviter une forme de discrimination et une atteinte flagrante à la neutralité du net.

La situation est-elle adaptable en France ? Rien n'est certain, d'autant que la situation aux USA soulève déjà des débats. Néanmoins, les opérateurs comme Orange ou Free ont souvent interpelé les diffuseurs de contenu les plus importants à participer aux frais d'interconnexion.

L'ARCEP avait même mené une enquête permettant de définir que Free ne procédait pas à un bridage volontaire des flux YouTube bien que les accès continuent d'être perturbés sur la plateforme auprès des abonnés de façon régulière.

En outre, si Netflix venait à proposer un arrangement financier de ce type en France à son arrivée sur le marché, d'autres acteurs pourraient lui emboiter le pas comme iTunes ou YouTube pour éviter de rester sur la touche. Se posera alors la question d'un encadrement de ces accords , l'ARCEP et l'autorité de la Concurrence auront alors du pain sur la planche.

Source : The Verge