À la rentrée, Netflix arrive en France. PDG du service de vidéo à la demande par abonnement et accessoirement membre du conseil d'administration de Facebook, Reed Hastings a été interviewé par Télérama.

Reed-Hastings Le débarquement de Netflix dans l'Hexagone se fera sans l'appui des box des opérateurs. Néanmoins, Reed Hastings indique que des discussions ont lieu avec Orange, SFR ou Free. Ce sont les seuls opérateurs cités et la suite des événements dépendra des " conditions financières. "

Les opérateurs risquent d'être intransigeants sachant que Netflix cherche à imposer un fort contrôle de sa part, dont au niveau de l'interface proposée qu'il estime être l'une des clés de son succès à l'étranger en plus de ses algorithmes pour coller aux souhaits des internautes, et que Orange par exemple pourrait aussi proposer une offre à la Netflix en s'appuyant sur OCS.

Mais même sans les box pourtant populaires en France, le patron de Netflix ne semble pas inquiet de débuter avec une diffusion OTT qui contourne les FAI. Il faut dire qu'il lui reste aussi la télévision connectée ou encore Chromecast. " Notre réussite ne dépend pas d'un deal avec un opérateur. "

De même, le respect de la Chronologie des médias en France ne l'inquiète pas. Rappelons que pour un service de SVOD comme Netflix, le délai de disponibilité d'un film après sa sortie en salle est de trois ans. Pas de films récents donc mais Reed Hastings assure de toute manière miser sur les séries.

" La chronologie des médias n'est pas un problème car nous diffusons surtout des séries, qui ne sont pas soumises à cette réglementation ". Une série politique produite par Netflix sera d'ailleurs tournée dans la ville de Marseille. Une manière de dire qu'il y aura aussi de l'investissement dans des productions en France.

Sur la question de la domiciliation de Netflix au Luxembourg puis en 2015 aux Pays-Bas, Reed Hastings répond que " la TVA sur Netflix tombera dans les caisses du gouvernement français. Et nos impôts, nous les paieront conformément au droit néerlandais. "

Le patron de Netflix s'attend à une rude concurrence avec le groupe Canal+ qui vient justement de passer à la vitesse supérieure pour la médiatisation de son service de SVOD CanalPlay. Il n'empêche que le concurrent est aussi un partenaire : " Nous faisons déjà beaucoup d'affaires avec Canal+. Nous diffusons leurs séries aux États-Unis, ils achètent les nôtres pour la France. "

Sur l'avenir des chaînes de télévision, Reed Hastings les condamnent à défaut d'une évolution sur le Web. " La télévision linéaire va encore durer un peu grâce au sport, dont la fin n'est jamais écrite. Mais elle aura disparu dans vingt ans, car tout sera disponible sur Internet. "