Dès les premières révélations contenus dans les documents confidentiels publiés par Edward Snowden, il apparaissait que les écoutes de la NSA et d'autres services de renseignement (CIA notamment) s'étendaient à un périmètre allant bien au-delà de la prévention des actes terroristes et que ses moyens d'écoute surdéveloppés s'étendaient aussi, voire surtout, à ses alliés.

Au fil de la publication des documents, il est apparu que de nombreux dirigeants des pays européens ont fait l'objet de vastes campagnes d'écoute, dont celle de politiques et présidents français, et il ne fallait plus longtemps avant de trouver des preuves que l'espionnage économique est aussi au coeur de l'espionnage  pa les grandes oreilles américaines.

Nous l'évoquions dès les premières révélations en 2013 (mais comment pouvait-il en être autrement, malgré les dénégations des responsables de la NSA) et le rapport Urvoas émis fin 2014 soulignait la fragilité des entreprises françaises face aux fuites d'information en tous genre (la presse était particulièrement ciblée, comme un écran de fumée), sans pour autant parvenir à imposer une loi sur la proctection du secret des affaires qui aurait surtout réussi à museler les révélations de scandales économiques sans empêcher les espions du monde entier de se servir.

Les journaux Libération et Mediapart viennent de confirmer l'espionnage économique massif par les services secrets américains des entreprises et intérêts français via des documents publiés par Wikileaks. Une centaine d'entreprises ont été régulièrement visées, dont la plupart des sociétés cotées au CAC40, avec à la clé le "vol de plans d'étude" et le pillage des "données technologiques confidentielles", et bien évidemment "les renseignements sur les appels d'offre impliquant des entreprises américaines", toujours utiles pour avoir un coup d'avance et organiser un jeu de dupes à l'avantage des intérêts US.

Sans oublier que les services secrets français et européens font de même mais avec moins de moyens, on aura donc droit à la stupéfaction et à l'indignation officielles, même s'il reste à voir quelles conséquences tirer de ces révélations. Le site Mediapart propose par exemple de s'intéresser au contexte des "contrats commerciaux perdus par les entreprises françaises" afin de déceler si les appels d'offre ont été truqués. Ce qui s'annonce en soi assez compliqué...

Source : La Tribune