L'association de consommateurs UFC-Que Choisir annonce aujourd'hui déposer sa première plainte pour obsolescence programmée. Elle vise Nintendo France pour des dysfonctionnements touchant les manettes de la console de jeu Switch.

L'année dernière, l'UFC-Que Choisir avait mis en demeure Nintendo France pour la prise en charge de la réparation des consoles Nintendo et Joy-Con, à savoir les contrôleurs détachables de la Switch avec une suspicion d'usure prématurée de plaques en carbone.

Dans le même temps, un appel à témoignages avait été lancé. " Plus de 5 000 consommateurs se sont manifestés auprès de notre association, en seulement 48 heures, pour dénoncer la même panne récurrente du Joy-Con Drift touchant leurs manettes de la console Nintendo Switch. "

Joy Con

Le Joy-Con Drift fait allusion à des " mouvements fantômes inopinés " observés après plusieurs mois d'utilisation. Alors que le joystick est en position neutre, la console reçoit une information erronée et simule un mouvement qui peut aller jusqu'à rendre des jeux inutilisables.

L'association souligne que Nintendo France s'était engagé en début d'année à réparer les manettes, même hors garantie, et a mis en place un service après-vente.

" Pourtant, les signalements ont continué d'affluer. […] 65 % des consommateurs victimes ont constaté la panne moins d'un an après l'achat des manettes. […] 25 % des consommateurs ont même vu la panne survenir dans les 6 mois après l'achat, malgré la faible utilisation de la console. "

Selon l'UFC-Que Choisir et d'après une expertise sur des manettes défectueuses, " des modifications ont été réalisées par Nintendo dans la conception de ses manettes, il y a quelques mois, mais pas sur le problème à l'origine de pannes. "

L'usure prématurée des circuits imprimés serait toujours en cause, ainsi qu'un " défaut d'étanchéité entraînant une quantité inquiétante de débris et poussières au sein du joystick. " Pour l'association, c'est en connaissance de cause que Nintendo " continue de vendre des manettes qui ont vocation à tomber en panne avant la fin de la première année d'utilisation. […] Nintendo s'adonne à des pratiques d'obsolescence programmée. "

Dans la législation française depuis 2015, l'obsolescence programmée est définie comme " l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement. "

L'obsolescence programmée est punie d'une peine de jusqu'à deux ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende. Le montant de l'amende peut être porté à jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires annuel.