L'opérateur Orange en a assez d'être montré du doigt par le régulateur et critique son pouvoir de sanction auprès du conseil d'Etat. Après la réponse du président de l'Arcep et la menace à peine voilée d'un risque de scission si l'équilibre des pouvoirs de régulation était modifié, Stéphane Richard, PDG d'Orange, réplique à son tour en dénonçant une suspicion permanente du régulateur vis à vis des actions de l'opérateur.

Orange stéphane richard

Le patron d'Orange met en avant les efforts soutenus pour déployer la fibre et la 4G mais aussi pour préparer la 5G l'an prochain et s'agace de constater la dizaine de procédures lancées par l'Arcep qui freinent son action.

Il reproche au régulateur une approche trop dirigiste et allant au-delà de la régulation, sans cependant remettre en cause le rôle fondamental et nécessaire du régulateur.

Il s'agace également des menaces de l'Arcep arrivant juste avant la présentation des résultats financiers ou en amont de grands événements, avec les perturbations que cela entraîne auprès d'actionnaires et d'investisseurs pouvant être effrayés par les montants avancés des amendes potentielles.

Pour autant, la QPC déposée auprès du conseil d'Etat ne remet pas en cause la totalité du pouvoir de sanction de l'Arcep. Il s'agit plus d'une interrogation vis à vis d'une prise de position du régulateur sur les offres de gros d'Orange et sur sa capacité à en endosser tous les rôles, de la définition des règles à la vérification de leur application et jusqu'à la capacité à sanctionner.

Aux Echos, Stéphane Richard indique par ailleurs que la QPC peut être retirée à tout moment...si un signe de bonne volonté venait de l'Arcep, par exemple. Et si le pouvoir de sanction de l'Arcep venait à être malmené, le PDG d'Orange s'engage "personnellement" à tenir les engagements pris...tout en soulignant que le réseau cuivre ne pourra pas être maintenu éternellement, malgré les efforts de reprise en main de la maintenance après les plaintes de la concurrence.

Source : Les Echos