L'accord d'itinérance 2G / 3G négocié avec Orange a permis à l'opérateur Free Mobile de jouer dès son arrivée en 2012 un vrai rôle de quatrième opérateur télécom sur le marché français, alors même que son réseau n'était pas encore construit.

Cet accord, validé par l'Arcep, régulateur du marché des télécommunications, à la condition qu'il ne soit que temporaire, a donc été balisé par des conditions d'extinction passant par une réduction progressive des débits.

Il était prévu que l'itinérance entre Orange et Free se termine fin 2020 mais les deux opérateurs viennent de demander à l'Arcep une prolongation de l'accord jusqu'à fin 2022.

L'Autorité a indiqué avoir reçu le 24 février un avenant au contrat d'itinérance annonçant une prolongation jusqu'au 31 décembre 2022, avec toujours une plafonnement des débits montants et descendants à 384 Kbps et la promesse de ne pas ajouter de liens d'interconnexions entre les réseaux de Free et d'Orange.

free mobile orange

L'avenant est justifié par "l'impossibilité pour Free Mobile de rattraper le standard de couverture du marché qui a nettement augmenté avec l'accord de mutualisation Crozon (mutualisation entre les réseaux de SFR et Bouygues Telecom) et les obligations New Deal (engagements pour renforcer la couverture 4G) malgré un déploiement très volontariste".

Free fait aussi valoir qu'il a toujours besoin d'une couverture 2G sans avoir les moyens de déployer un réseau, du fait du maintien d'un certain nombre d'abonnés en 2G et alors que les autres opérateurs maintiennent la 2G commme "technologie de repli dans certaines situations, notamment en indoor aux heures de pointe".

Voilà qui ne va qui ne va pas être bien accueilli par Bouygues Telecom et SFR qui n'ont cessé de dénoncer l'accord d'itinérance entre leurs concurrents, considéré comme ayant donné des avantages concurrentiels à Free.

Les représentants de SFR fustigent déjà le choix de Free de distribuer des dividendes et d'essayer de faire perdurer cet accord au lieu d'investir dans ses réseaux, alors que Free a annoncé vouloir verser plus de 150 millions d'euros aux actionnaires d'Iliad.

SFR et Bouygues Telecom ont annoncé pour leur part suspendre le versement de dividendes, mais c'est aussi pour bénéficier des aides gouvernementales liées à la mise au chômage partiel d'une partie du personnel.

Source : Le Figaro