Après avoir été le fournisseur exclusif des modems de plusieurs générations d'iPhone et d'iPad, le groupe Qualcomm a vu son rôle se réduire au profit du concurrent Intel.

Le spécialiste des communications mobiles et sans fil, déjà en litige avec Apple sur des questions de droits de licence, n'a pas apprécié de devoir brider dans un premier temps ses modems installés dans la génération iPhone 7 pour les mettre au niveau du nouveau venu Intel, pas aussi au point que lui dans le domaine pour cette première apparition.

Depuis, la majorité des modems des iPhone XS et XS Max sont d'origine Intel mais Qualcomm a commencé depuis fin 2017 à accuser Apple d'avoir transmis à son nouveau fournisseur de modems des données sensibles lui appartenant sur le fonctionnement des modems et les réglages des composants RF.

Au-delà des performances brutes du modem, le réglage fin de ces composants RF (amplification, enveloppe tracking...) permet à ce dernier de fournir des performances stables même dans des conditions difficiles (faible signal, notamment) et fait partie des ingrédients secrets du succès des solutions de communication.

La fime de San Diego attaque Apple de nouveau sur ce point en affirmant qu'il y a eu rupture du contrat de confidentialité et divulgation d'informations sensibles à un concurrent, dans l'optique de mettre ses modems plus faibles à niveau et d'écarter Qualcomm de la fourniture des modems des iPhone.

Si le groupe n'apporte pas de preuves directes, il fait état d'échanges répétés entre les ingénieurs d'Apple et ceux d'Intel, suggérant une action intentionnelle et non une fuite accidentelle d'information.

Qualcomm a tout intérêt à déployer des moyens de pression sur Apple pour tenter de trouver une issue amiable au conflit initial sur les droits de licence. Le CEO du groupe, Steve Mollenkopf, espère toujours arriver à un accord d'ici quelques mois, avant le lancement d'un procès à l'issue incertaine.

Source : CNBC